Partie 8 : De simples bons moments

suede

 

Extrait de mon carnet de route :

Vendredi 9 août 2013 – [4922 kms] – 259 ° jour

« Vers le soir nous arrivons près d’un lac et installons le campement. Pendant que je ramassais mon bois et cueillait des baies sauvages sur la bute, une sensation de paix et de bonheur simple m’a parcouru le corps ; Cela juste à la vue du camp baigné par la lumière du crépuscule… Je me sentait bien, en parfaite harmonie avec moi-même, n’ayant aucun autre désirs que de vivre la prochaine seconde…

Vivre en montagne est devenue une philosophie de vie : On apprend à revenir aux choses simple de la vie, à apprécier la moindre saveurs, à observer un paysage sans pouvoir se lasser et à gouter au plaisir de l’effort quotidien créant un équilibre incroyable entre le corps et l’esprit. »

Jour après jours les nuits devenaient de plus en plus fraiches et la nuit reprenait ces droits en gagnant quelques minutes à chaque journée. Sondre disait que le vent d’est venait tout droit de Sibérie. Winter is comming !

La journée se passa sous un grand soleil au milieu d’immenses étendues herbeuses avec de faibles dénivelés.

Nous nous arrêtons en milieu de journée près d’une grande rivière et pendant que l’on mangeais Sondre voulu essayer de pêcher à la main ! A notre grand étonnement il réussit en moins de cinq minutes à nous attraper une petite truite ! Nous la vidons et la faisons frire sur la poêle, vraiment délicieux ! Ce petit entremet nous ayant ouvert l’appétit, nous décidons de tous nous y mettre. La technique était de trouver un rocher procurant une sorte d’abri ombreux au fond de l’eau, dépourvus de courant. Les poissons ont en effet tendance à s’y installer. Une fois le bon spot repéré deux techniques s’offre à vous : Soit à la main soit à l’aide d’un petit filet. Notre moustiquaire de tête convenais parfaitement et à l’aide de celle-ci nous en attrapons une vingtaine en moins d’une heure ! Il fallait tout doucement tenir le filet au fond de l’eau (lesté d’un caillou) puis tous simplement attendre que un poisson se place juste en dessus. A ce moment-là d’un coup sec, tirer le filet afin de l’emprisonner dans les mailles. Assez difficile au début nous ne tardons pas à prendre le coup de main.

S’ensuit après un atelier coupage de têtes, vidage de poisson et coupe de filets. Puis enfin une bonne fricassée aux épices et à l’huile d’olives.

Des petits moments comme cela sont éternels et n’ont aucun prix…

Une bonne sieste digestives plus tard et nous repartons sur les chemins. Nous marchons très tard le soir puis campons près d’un lac. Malencontreusement alors que je rentrais dans ma tente avec ma popote remplis de bonnes coquillettes au fromage, ma fermeture éclair de ma tente se bloqua; Résultat : Une heures à péter un câble et quelques trous dans la toile ! Ça fera de l’aération !!

Une bonne nuit, un bonne lessive et c’est repartis ; les paysages de plus en plus plats annonçaient l’approche du Finnmark, la région de Norvège la plus déserte du pays. Le soir, après un pti moment free style au milieu de collines, marécages et rivières, nous bivouaquons dans un joli endroit abrité du vent. Sondre nous informa que ce soir c’est lui qui régalait ! Un sachet de pancakes en poudre et s’était partis pour un festin ! De bonnes crêpes au feu de bois, des aires de flute irlandaise joué par Sondre avec un accompagnement d’harmonica, et un coucher de soleil en fond.

Il est génial comment au fil des jours nous découvrons de plus en plus la personnalité de Sondre. Ce personnage ne semblait ne jamais craindre la montagne, il la connaissait comme un père connait son enfant.. Il lui faisait confiance et cela lui conférait une sorte de force mentale que rien ni personne ne pouvait briser.

Il détestait le froid mais il ne le craignait pas, il adorait manger mais il trouvait cela fun de crever la dalle les derniers jours, son mode de vie ne prenait pas en compte le temps qui s’écoulait et seul la faim la fatigue ou l’envie le guidait.

Le lendemain nous renouons avec la forêt en descendant progressivement à travers une sorte de canyon ou cascades gigantesques et myrtilles en abondance était présents. Nous débouchons au final sur une petite route de gravier et suivons une grosse rivière réputé pour être une des plus riches du pays en saumon.

Le jours suivants nous marchons notre 5000 ème kilomètres ! Encore environ 400 pour atteindre le cap nord…

La fin d’un chapitre pour chacun de nous trois arrive à grand pas et de cela fait tout bizarre de se dire que dans quelques jours nous nous séparerons. Il n’y a pas de remède à cela si ce n’est de profiter au maximum des petits moments tous bénins formant notre quotidien.

La journée se fit dans des grosses broussailles bien épaisses où les marécages ne manquaient pas. La journée fut entrecoupé de plusieurs petites pauses « framboises sauvages » que l’on réduisait en bouillie avec du sucre afin de s’en faire de la confiture.

En début de soirée je tombas amoureux : 3 mètres par 3, tout en rondins, arborant un magnifique toit végétale avec un intérieur bien rustique et surtout le fait qu’elle semblait s’intégrer parfaitement dans l’environnement, nous décidons de rester pour la nuit dans cette petite hutte toute douillette. Une soudaine envie de cuisiner me prit et après de succulentes spaghettis au fromages et épices, je me mit en mode crêpes jusqu’ 22h !

Une bonne nuit sur de bon lits on peut dire que ça requinque ! Les montagnes se faisaient plutôt loin maintenant, le paysage se transformant peu à peu à d’immenses collines marécageuses à perte de vue.

Nous faisons un petit détour indiquant de belles chutes d’eau ; Nous nous y rendons par un beau sentier qui tenait plus à de l’escalade qu’à de la marche puis découvrons avec stupeur des chutes d’eau vraiment spectaculaires. Après quelques minutes à les contempler nous repartons pour enfin tomber sur une autre hutte semblable à celle de la veille ; Celle-ci était plutôt spéciale car les dimensions semblaient avoir été prévus pour une personne de moins de 1m50. Il y était même écrit sur la porte « House of the hobbit ». Sympas ces petites apparitions !

Nous campons le soir près d’un grand lac et nous faisons réveiller par la pluie. Les derniers kilomètres de chemins se firent dans les marécages puis une quinzaine de kilomètres plus loin et nous arrivions sur la route où un panneau indiquant l’entrée dans le Finnmark était planté. Finis les montagnes vertigineuses, les rivières et cascades, ici place aux grandes étendues humide au relief relativement plat.

Kautokeino se situait à 32 kilomètres et nous décidons de nous y rendre ce soir !

Nous passons en mode route, c’est-à-dire à 5 kms/ h puis de la marche automatique en s’enfouissant au fond de ces pensées. Ça m’avait manqué quand même !

La route étant pratiquement déserte, nous faisons une pause une dizaine de kilomètres plus loin. C’était bien cool ce moment, nous étions tous les trois bien étalés comme il faut sur la route à se faire un gros gouter de toutes la nourriture qu’il nous restait.

Nous repartons pour encore plusieurs heures… Le paysage défilait et le soleil enflammait littéralement le ciel.

Vers 23 h, épuisé après déjà plus de 45 kilomètres depuis ce matin, nous arrivons au village de Kautokeino !

Nous trouvons un coin de bivouac à côté de la route et d’un marais puis après nous être installé nous filons au centre espérant bien trouver quelques invendus dans les bennes du supermarché !

De tous les pays que l’on à traverser, je dois dire que la Norvège se distingue pour être de ceux qui jette le plus de nourriture parfois avant même qu’elle soit périmé !

La pèche fut plutôt glorieuse : Gâteaux de tous genre, charcuterie, pains, yaourts, je ne pense pas que l’on aura à faire beaucoup de courses pour les prochains jours !

Le froid était assez intense et c’est donc après cette bonne grosse collation que nous rentrons au camp ivre de fatigue. A deux heures du matin, sous une brume bien épaisse, nous nous couchons enfin et sombrons au pays des rêves.

Le lendemain, la tête dans le cul nous décidons de prendre une journée de repos car nous avions pas mal de petites choses à faire.

C’est donc après un gros pti déj avec les restes de gâteaux d’hier que nous partons pour le village. Kautokeino est un village qualifié de plutôt important avec ces 3000 habitants et ces…100 000 rennes. C’est aussi un centre culturel très important pour la culture Sames.

En nous baladant dans le village nous assistons même par chance à un mariage Same ; Tout le monde était en costume traditionnelle aux couleurs très folklorique. Après quelques courses, nous passons le reste de la journée dans le hall d’un hôtel qui avait bien eu la gentillesse de nous prêter un ordinateur. Quelques emails, des transferts de photos puis des recharges de nos appareils électriques et nous retournions au camp afin de s’organiser pour les prochains jours.

Nous avions décidé de rejoindre Alta, une ville basé sur la côte ouest de la Norvège, étant sur la route du cap nord. Nous en avions finis avec la montagne et les prochains jours se feront sur du bon bitume !

 

Jérôme

 

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Nous campons souvent près des lacs

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Pêche à la truite à la main et au filet !

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Que du bonheur ces ptites pauses !!

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Le relief se fait de plus en plus plat au fur et à mesure que l’on avance au nord

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la campement le soir

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Un peu de brousse ça fait pas de mal

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Framboises sauvages !

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Nuit dans une hytte au milieu de la forêt

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Un des lacs les plus réputés pour la pêche au saumon

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« House of the hobbit »

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Une magnifique cascade

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Le retour du bitume

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Bonne pause au milieu de la route déserte

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Straight on !

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Jackpot dans les bennes d’un supermarché après être arrivé au village

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Un mariage Sames à Kautokeino

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