C’était donc parti pour la Kungsleden… Durant le matin, au village d’Hemavan, nous avons été assez occupé, notamment par le ravitaillement en nourriture, l’achat de savons et de super glue puis enfin l’acquisition d’un répulsif à moustiques et de bonnes semelles absorbantes pour mes pauvres pieds. Ce fut donc en début d’après midi que nous commençons à nous diriger vers les montagnes. L’entrée de la Kungsleden se présenta sous la forme d’un simple panneau d’où commençait le balisage rouge. Comme à chaque fois que l’on veut se rendre en altitude, les premiers kilomètres sont assez durs en dénivelés et là ce fut bien deux heures de grosse montée que l’on endura avant de se retrouver au milieu de la haute vallée. Mais à partir de ce moment ce fut une belle récompense, un vent glacial nous obligeai à nous habiller chaudement certes mais le paysage des alentours ne nous laissa pas indifférent : De nos yeux se reflétait la vallée verdoyante où une épaisse brume semblait la couper en deux parties, des rivières ondulantes semblait surgirent un peu de partout et les montagnes enneigées que l’on arrivait à percevoir à travers le brouillard nous apparaissait comme irréel. Mais de tout cela, le plus beau était de se sentir de nouveau en pleine nature, de renouveler en quelques sorte à l’essentiel…
Sur le chemin nous rencontrons un couple d’Allemands qui revenait eux d’Abisko, la fin de la Kungsleden pour nous. Ceux-ci nous renseignèrent sur quelques points puis on leur souhaita une bonne fin de parcourt après ces quelques vingt jours de marche grandiose qu’ils venaient d’endurer.
Nous dépassons un premier refuge où bons nombres de randonneurs semblaient avoir décidé d’y passer la nuit ; Bien sur étant donné que le lit était payant nous continuons le chemin en direction d’un abri de secours censé être présent sept kilomètres plus loin. Nous montons pas mal en altitude et au fur et à mesure de l’avancé, le froid de la vallée se fit sentir de plus en plus. L’abri apparut comme promis et heureusement il était vide. Deux banquettes en bois, une petite table à côté de la fenêtre et 5 m². On ne demande pas plus !
Nous galérons un peu à trouver du bois mais nous finissons par arriver à faire cuire notre tambouille du soir au réchaud à bois.
Toute la nuit le vent fit trembler de ses puissantes rafales notre cabane. Vers 3 h du matin, en sortant pisser, je suis assez surprit de la force de la tempête, alliant vent et forte pluie. Et bien sur au réveil cela n’avait pas changé !
Nous nous équipons donc en mode grande pluie puis sortons en faisant face aux éléments. Le vent dans le dos ou plutôt dans le sac nous ralentissait pas mal et nous progressons avec peine, mais dans l’ensemble cela pouvait être pire. En atteignant le haut d’une montagne, nous croisons au sommet deux jeunes Allemandes qui venaient en sens inverse. Déjà bien courageuse de marcher sous se temps, nous remarquons qu’elles portaient en bas simplement une sorte de mini jupe de rando ! Bon tout de suite sa remotive !
Un refuge nous apparut au loin, puis une fois celui-ci atteint, nous faisons la connaissance de Margherita, la gardienne du gite. Celle-ci, ayant dépassé les 70 ans, nous raconta qu’elle séjournait en ce lieu pratiquement à l’année ; Le ravitaillement quand à lui se faisait par hélicoptère. Cette femme vraiment adorable, en voyant que notre seul carte constituait en un vieux bout de papier imprimé, eu la bonté de nous en offrir une vieille qu’elle ne se servait plus.
Durant l’aprem, nous traversons successivement de grands ponts de bois enjambant des cours d’eau. Le reste de la marche se passa dans des forêts de bouleaux ainsi que par quelques marécages dont les passages étaient rendus agréables grâce à l’utilisation de planches de bois placé à même le sol permettant de ne pas s’enfoncer.
Nous dépassons un refuge qui était en train de se faire livrer du matériel et de la nourriture par hélicoptère ; Après une courte pause à le regarder nous repartons à l’assaut d’une grosse pente à travers la végétation.
Nous établissons le campement quelques kilomètres plus tard. Pendant que nous faisions cuire notre repas, une dizaine de jeunes allemand arrivèrent et plantèrent leurs tentes à une centaine de mètre des nôtres. La nuit ne va pas forcément être calme !
Ce soir là je commença un nouveau livre : Africa trek de Alexandre et Sonia Poussin ; Un peu réticent au début quand au style de lecture un peu trop intellectuel à mon goût, cette aventure est celle d’un jeune couple décidant de traverser l’Afrique du cap de bonne espérance jusqu’au lac Tibériade en Israël, tout cela uniquement à pied pendant 3 ans et sur plus de 15000 kilomètres ; Ce n’est pas tant la durée et la distance qui sont impressionnantes dans ce récit mais plutôt la richesse des rencontres qu’ils arrivent à faire, tout cela à travers des aventures et situations dépassant l’imagination où les réflexions sur la marche à deux m’ont laissées évasif de longues heures. Je tiens vraiment à recommander ce livre qui non seulement vous fera découvrir une Afrique pleine d’espoirs et de troublantes vérités mais encore vous transportera à travers des descriptions et passages haletants à couper le souffle.
Les paysages du lendemain, bien que différents de la veille, nous ont faits passer une agréable journée ; Surtout que le soleil était au rendez vous ! Le petit sentier filait à travers les flancs de grandes et belles montagnes visibles à perte de vue ; Les petits lacs scintillants apportaient une touche de beauté supplémentaire à ce rendu et malgré le poids de nos sacs, nous nous sentions léger.
Ce tronçon de la Kungsleden étant assez emprunté, nous croisons quand même pas mal de randonneurs notamment un américain qui nous fit bien rire lorsqu’il nous informa que ces repas de midi étaient constitués de bonbons, snickers et cacahuètes !
Ce soir, après 300 mètres de dénivelé en moins de 30 minutes, nous trouvons une autre cabine d’urgence semblable à celle de l’avant-veille. Mais alors que j’inspectais mon sac à dos afin d’y faire quelques renforts, une belle surprise m’attendait : Une des barres du U métalliques du dos, tenant à peu près tout l’équilibre du sac, avait cassé net ! C’était donc cela se gros CRAC de tout à l’heure ! La bonne nouvelle c’est que cela suffira largement au SAV de Millet afin de m’en renvoyer un autre, la mauvaise c’est qu’il n’était pas du tout possible de recevoir un paquet avant bien longtemps !
Du coup j’opte pour le système D : Une sardine en alu de ma tente coupé en deux, 1h30 de ponçage à la lime et papier de verre, un bon ajustage et un collage en manchon à la super glue. Le pire c’est que sa donnait l’air d’être plus solide qu’avant !
Le coup de bad étant passé nous passons le reste de la soirée à nous remémorer de bons souvenirs de notre promotion 86 lorsque l’on était encore étudiant en bac de menuiserie. Nostalgie quand tu nous tiens…
Partis de bonne heure sous un beau soleil, nous descendons les 16 kilomètres restant pour enfin arriver à Ammarnas, un petit village paisible tout plein de charme où une simple petite route le reliait à la civilisation.
Ce lieu est en quelque sorte la première étape de la Kungsleden (tout dépend bien sur du sens que l’on choisit de prendre) et pour plusieurs personnes cela représente soit un départ soit une arrivée.
Un petit supermarché étant présent, nous en profitons pour nous ravitailler de quelques denrées. De plus, nous finissons de nous répartir le reste de la nourriture qu’il nous restait en commun. Avec se système de bouffe individuel nous avions constaté que beaucoup de conflits vis-à-vis du partage, de la quantité et de la qualité de la nourriture, pouvaient être évités.
Nous nous rendons ensuite au Naturum qui est en fait une sorte de centre d’informations sur la Kungsleden. La charmante réceptionniste nous permit même de photographier des cartes puis nous donna plusieurs informations sur les lieux de ravitaillement.
Afin d’éviter un grand détour de la Kungsleden, nous décidons de la rejoindre par un raccourci quelques kilomètres après le village.
Nous suivons donc une route de terre sur une dizaine de kilomètres avant de planter les tentes prés d’une grosse rivière. Etant donné que les moustiques ne semblaient pas très nombreux, nous nous lavons à la fraiche puis faisons une petite lessive.
Je reçus se soir là des nouvelles pas forcément bonnes de la part de ma famille, c’est un peu sa de vivre loin de ceux qu’on aime : on reste un peu en tant que spectateur avec l’impossibilité d’interagir ou d’aider face aux problèmes qu’ils peuvent rencontrer.
Le lendemain matin, nous partons de bonne heure, pris en chasse par des bataillons entiers de moustiques décidés à revendiquer leurs droits de suprématie face aux humains.
La piste suivie se transforma peu à peu en chemin passant en pleine forêt – jungle. Et puis d’un coup, après avoir retrouvé la voie de la Kungsleden, ce fut la montée abrupte, droite sans lacets à travers cette brousse. Mais en plus de la chaleur accablante le pire se trouva être ces hordes acharnées de moustiques rendus complètement fous par la proximité de nos corps remplis de sang. Après un rude moment à pester et bouger les bras de façon inutile, nous arrivons enfin sur l’immense plateau venteux.
Les moustiques, dont le vent les fait déguerpir, ont tôt eu fait de disparaître pour laisser place à des étendues à perte de vue et une impression d’immensité sans pareille.
Ce fut vraiment un bon moment passé à marcher en silence.
A la pause déjeunée nous essayons pour la première fois les Wasas, des sortes de longues biscottes alvéolées aux céréales assez populaires en Suède ; Le tout accompagné d’une autre curiosité culinaire : Des sortes de gros tubes (type dentifrice) aux saveurs plus ou moins délurées : Fromage, champignons, crevette, caviar, chèvre, rochefort, jambon, rennes et même légumes !
Durant l’après midi nous continuons à travers ces fabuleux paysages puis redescendons progressivement pour arriver à des étendus plus marécageuses, herbeuses avec de nombreux lacs et forêts. Cela faisait penser en quelque sorte à une brousse d’Afrique.
Etant donné qu’un abri était indiqué sur la carte un peu plus loin, nous marchons assez tard puis enfin arrivons à celui-ci. Du fait qu’elle était disposée en pleine végétation bien humide, l’intérieur et l’extérieur de la cabane était occupée par de centaines de moustiques apparemment bien contents d’avoir quelque chose à se mettre sous le dard. On a eu beau se calfeutrer à l’intérieur ils continuaient d’entrer et à nous rendre la vie impossible.
En pleine nuit, lassé de leur Bzzzz perpétuel et de leurs attaques furtives, je pris la décision de monter la tente dehors. Enfin à l’abri de ma moustiquaire je les entendis taper sur la toile de la tente un peu comme le son d’une petite pluie !
En me réveillant bien crevé je m’aperçois que François à fais pareil que moi mais à l’intérieur !!!
La journée fut assez grisâtre et nous la passons à évoluer dans la forêt, la moustiquaire de tête sur soi ainsi que les gore tex afin d’éviter les piqures.
La pluie arriva et bientôt, nos chaussures, à force de battre l’herbe humide, furent trempées. Nous atteignons en soirée Adolfstrom, un minuscule village de 15 personnes. Nous demandons l’hospitalité à une jolie maison et voila que l’on nous propose de nous installer dans une belle maisonnette de rondins. Mais bien sur nous comprenons juste après que c’était moyennant finance. Nous expliquons alors à Caroline notre projet, et celle-ci ayant vécus à Paris pour 18 mois et de surcroit parlant un bon Français, nous invita à planter les tentes dans son jardin puis luxe indéniable, nous donna accès à des douches !
Après s’être lavés et avoir fais une lessive, Caroline arriva pour nous offrir 2 bières Suédoise ainsi que un bon saucisson Justin Bridou ! Elle vint à nous annoncer aussi que si l’on le désirait on pourrait aller dormir dans la maisonnette.
Journée nationale de la France ce jour ci mais nous sommes bien loin pour le fêter… Le beau soleil nous à vite sécher du mauvais temps d’hier et cerise sur le gâteau les moustiques semblaient faire la grève aujourd’hui !
La marche dans la forêt fut très agréable et en milieu de journée nous trouvons un refuge pour y passer la pause. Tandis que François lisait, je tentai coute que coute de recoudre mon tee short dont les trous étaient en train de prendre des proportions phénoménales. Mais alors que nous allions sortir, la porte du refuge s’ouvra et y entra un randonneur. Thomas, un Allemand de 29 ans, qui faisait la Kungsleden en entier, semblait être partis de Hemavan à peut près en même temps que nous. Nous discutons quelques temps puis comme Thomas se dirigeait dans la même direction que nous, nous décidons de faire marche ensemble jusqu’au soir. Cela faisait depuis l’Ecosse que l’on ne nous avait pas accompagnés et je dois dire que cela fut vraiment un chouette moment.
Thomas occupait depuis déjà quelques temps un poste auquel il ne trouvait pas forcément sa place, et après en avoir bien réfléchi il prit la décision de vendre la presque totalité de ses biens matériel afin de s’acheter un équipement de randonnée. Cela fait, il partit de son pays sans vraiment prévoir de date de retour ; Sa seul envie pour le moment était de voyager le maximum à pied, en stop, en train, tout cela en essayant de vivre sur ses économies. Il avait voulut commencer par la Scandinavie après avoir entendue parler de la Kungsleden.
Il nous raconta les quelques mésaventures et problèmes qu’il avait déjà eu à subir depuis son départ : Après s’être sévèrement égaré dans une forêt de marécages, il avait voulu faire sécher ses chaussures mais ces dernières, subissant une trop forte chaleur d’un coup, s’étaient rétractés d’une ou deux pointures ! Il y avait de plus son duvet qui n’était pas assez chaud et qui lui faisait passer des nuits pas très agréable. Bref lui qui n’avait jamais vraiment pratiqué la marche, subir tout cela dès les premiers jours l’avait en quelques bien aguerris et il semblait garder le sourire.
Nous arrivons au village d’Adolfström en fin de journée puis Thomas nous quitta car il avait un plan pour aller dormir au camping. Bien content de cette rencontre nous nous rendons au petit supermarché. Mais alors que nous étions dans les rayons en train d’hésiter sur quelle type de Porridge nous allions prendre, Thomas arriva pour nous dire que son plan avait foirée et il nous proposa de passer la soirée ensemble. C’est donc après nous être chargé de cinq jours de bouffe que nous nous éloignons du village et trouvons un coin de bivouac près d’une rivière.
Lorsque nous rencontrons un autre randonneur, il est toujours difficile ne pas regarder son équipement qu’il transporte. Un peu comme en ville où l’on se montre le dernier achat vestimentaire de la semaine ou encore sa nouvelle voiture ou maison ; Dans notre cas c’est pareil sauf qu’au lieu du dernier pull à la mode c’est plutôt une tente, une popote ou un sac à dos. Et les critères sont tout autre que simplement la beauté esthétique : Légèreté, résistance, imperméabilité, prix ou encore matériaux utilisés.
La soirée fut géniale : Nous étalons chacun notre bouffe et commençons le festin ! Les saucisses grésillaient, les ventres se remplissaient et l’amitié naissait…
Le lendemain, Thomas, après s’être acheté une couverture histoire de gagner quelques degrés supplémentaires à son sac de couchage, décida de continuer avec nous pour la journée. En arrivant près d’une magnifique gorge, Thomas ayant comme passion la pêche, se mit en tête de nous attraper une truite ! Pour changer de d’habitude nous repartons une fois de plus bredouille.
Après la pause repas nous arrivons tous excités devant notre premier passage à barque !
Le principe est simple : Trois bateaux sont présents et le but est qu’il faut toujours qu’il en reste au moins un sur chacune des deux rives. Deux scénarios sont possibles : le premier c’est que l’on trouve deux barques en arrivant, dans ce cas là rien à faire il suffit alors de traverser avec une des deux. Mais pour les moins chanceux arrive le moment où l’on tombe que sur une barque ; Par contre là nous sommes obligé de faire un premier aller jusqu’à l’autre rive, prendre en remorque une deuxième barque sur la notre puis retourner à la première rive pour afin d’y déposer la deuxième barque. Et refaire l’aller ensuite ! Trois traversées donc !
D’après des randonneurs rencontrés nous aurions à franchir plusieurs passages de ce type dont certains payant (dans ces cas un type avec un bateau à moteur effectuera les allers retours).
Pour cette fois nous avons de la chance car il se trouvait deux barques. Thomas prit les rames et quelques minutes après nous étions à l’autre rive. Le passage ne faisait que quelques centaines de mètres mais apparemment il y aura d’autre qui feront plus de trois kilomètres de long.
La suite de la journée ne se passa pas pour le mieux pour notre ami ; La pluie arriva et une grosse pente mit à plat son moral à zéro. Trempé, gelé et fatigué il se mit en colère contre lui-même en se disant qu’il n’aurait jamais dut choisir la Kungsleden pour un premier trek.
La végétation disparut pour laisser place à un grand plateau herbeux donnant une vue incroyable sur l’ensemble des alentours.
Une maman canard avec tous ses petits en file indienne passa lentement sur un des lacs. Moment simple et merveilleux caractérisant si bien la beauté du monde et de la vie.
Nous descendons progressivement le plateau et renouons peu à peu avec la forêt humide. Nous arrivons finalement sur la rive d’un lac gigantesque que nous aurions à traverser. Pas de barque cette fois ci sa sera par « boat taxi ». Quelques maisons en bois étaient construites à côté ; Le propriétaire, un vieux pêcheur très désagréable nous fait signe d’attendre près de la berge. Trente minutes après, excédé, Thomas va le voir et revient avec les nouvelles : Le bateau devrait arriver dans une heure et le coût individuel pour la traversée s’élevait à 350 Nek soit presque 40 euros par personne ! Tout sa pour dix minutes de bateaux sous la pluie et le vent ! Ce business est vraiment complètement hallucinant surtout que lorsque on se rappelle que notre traversée Irlande-Ecosse ne nous avait coûté que 35 euros chacun.
En examinant de plus près la carte nous calculons que faire le contournement du lac par son plus petit côté nous ferais un détour d’environ 40 kilomètres, dont la moitié sans sentiers à suivre les rivages incertains du lac.
Pris d’une bonne envie d’aventure nous décidons de prendre se détour et d’oublier le bateau !
Thomas quand à lui préféra ne pas nous suivre et resta sur l’idée du boat taxi. Nous nous séparons donc, quand même bien certain de se revoir sur la Kungsleden avant la fin. Nous suivons donc la rive en crapahutant de rochers en rochers et au bout de quelques kilomètres nous décidons de nous arrêter pour bivouaquer. Durant la nuit la pluie a cessé mais fut vite remplacé par un vent fort et glacial.
Au petit matin la brise soufflait dure mais les petits rayons de soleil n’on fait que renforcer notre détermination. Les premiers kilomètres furent vraiment de toute beauté : Les coins passés étaient d’une nature belle et sauvage et on se sentait vraiment bien en quelques sortes à l’écart des sentiers battus.
Un peu plus loin nous trouvons sur la rive une barque échoué semblant en plutôt bon état. Idée, et si on essayait de traverser le lac, cela nous ferait gagner des heures et des heures de marche. Nous décidons de tenter le coup. A l’aide de quelques sangles nous fixons les rames convenablement, installons les sacs à l’intérieur puis essayons de pousser la barque hors des rochers. Les vagues, d’une grande puissance, on tôt eu fait de réduire nos efforts à néant !
Bilan : Les chaussures et les sacs mouillées, mon sur sac déchiré et un tour de rein qui me poursuivra quelques jours ! Au moins on aura essayé !
Enfin, après prés de quatre heures épuisante à escalader les rochers, grimper les pentes ou encore traverser des passages bien boueux, que nous débouchons sur une route de terres où quelques maisons étaient présentes. Après une pause bien mérité nous prenons la piste pleine Est sur deux kilomètres avant de bifurquer sur un petit chemin censé nous ramener à la Kungsleden. Sur la route, une femme en quad s’arrêta à notre niveau et entama la conversation ; Elle se proposa de nous faire camper dans son jardin se soir là et insista même pour nous prendre dans sa remorque ! Nous lui faisons comprendre que c’était avec plaisir mais que nous préférons y aller à pied. Six kilomètres plus loin Marie nous accueilli avec tous ses chiens et nous découvrons alors le fabuleux endroit dans lequel elle vivait : Sa maison en bois déjà magnifique, était entouré de partout de lacs, forêts, montagnes majestueuses et rivières ondulantes. Une impression de totale sérénité se dégageait dans ses lieux. Elle nous indiqua un endroit où planter les tentes et nous proposa de prendre une douche chez elle si on le désirait.
Le lendemain Marie nous invita pour le petit déjeuné sur sa terrasse ensoleillé. Institutrice de métier, Marie vivait dans se coin de rêve avec son mari et sa mère. Elle nous parla des récoltes de fruits et champignons, des animaux qu’elle dépeçait, des poissons qu’elle pêchait, du travail autour de sa maison qu’elle effectuait ; Tout cela dans se petit bout de femme nous a vraiment rendus admiratif de son courage et sa capacité à savoir tout faire.
Nous retrouvons cinq kilomètres plus loin la Kungsleden au petit hameau de Vuonatjviken, le lieu où le bateau d’hier était censé nous emmener. N’empêche que 9 h de marche pour économiser 80 euros, voir des paysages fabuleux et faire une belle rencontre, sa les valait largement !
Nous grimpons pas mal et retrouvons nos chers moustiques qui nous avaient offert une paix royale durant toute la journée à cause du vent. Un peu plus loin, grâce à une petite pancarte, nous apprenons que nous venions de dépasser le cercle polaire.
Après avoir passé un moment bien chiant à grimper dans la forêt nous débouchons sur le plateau d’une montagne où la vue donné était tout simplement à couper le souffle. Mais alors que nous marchions à la lueur d’un soleil couchant qui ne se couchera pas, nous apercevons quelques rennes à quelques dizaines de mètres de nous ; Et puis au fur et à mesure que nous avancions ce fus un véritable troupeau qui nous encerclèrent ! Des grands pères d’une allure fière et cocasse à la fois, des parents surveillant de près leurs progénitures et des enfants qui gambadaient joyeusement en prenant soin de ne jamais quitter leurs familles respectives.
J’en étais sans voix tellement le spectacle en était fascinant…
Nous les regardons peu à peu s’éloigner puis reprenons la marche. Nous rencontrons en soirée une suédoise faisant une marche et quelques milliers de kilomètres, et cela seul depuis quelques mois déjà. Bien sympathique elle nous indiqua des bons coins de bivouac près d’un lac en bas de la vallée.
Nous descendons d’un bon pas la montagne car la pluie semblait arriver et découvrons avec grande surprise un fruit scandinave dont nous avions déjà beaucoup entendus parler : Appelé Plaquebière ou encore Lakka, cela se présente sous la forme d’un petite framboise jaune ; Le gout est assez particulier : on aime ou pas du tout ! Poussant en milieu très humide nous nous faisons littéralement dévorés les bras par les moustiques alors que nous en ramassions. Saleté de bestioles mais en tout cas le sacrifice en valait la peine tellement c’était bon !
Nous finissons par camper à côté d’une jolie rivière.
Depuis quelques kilomètres déjà ils nous semblaient ne plus voir les balisages rouges. Nous suivions une barrière mais ils nous semblaient bien que nous nous étions égarés. Et puis on se rappela soudain que l’on nous avait bien dis de prendre à gauche à la « Reindeer gate » ; Evidement sa nous était sortis de la tête et nous avions pris tout droit il y a quelques six kilomètres de cela. Nous regardons tant bien que mal les cartes sur l’écran de l’appareil photo ; Ayant réussi à repérer l’azimut à suivre afin de retrouver la piste, nous coupons à travers la montagne et la forêt et retrouvons avec soulagement la Kungsleden vingt minutes plus tard.
Après la petite pause repas, de bonnes douleurs à mes deux coudes ainsi qu’à mon dos vinrent me rendre la marche pas forcément agréable ; Mon grand bâton est très utile en montagne, mais après autant de temps à l’utiliser j’ai eu l’impression qu’il me fragilisait les coudes. Enfin on verra bien…
Les paysages de la journée furent merveilleux mais une fois de plus les moustiques nous ont accompagnés… En fin de journée, après avoir traversé une très belle forêt de résineux, nous arrivons face à un lac ; De l’autre côté, à environ trois kilomètres se dessinait le village de Kvikkjokk, marquant environ la moitié de la Kungsleden.
Comme aucunes barques n’étaient présentes, nous en concluons qu’il nous faudra appeler un « Boat taxi ». Une petite cabane était construite à côté du rivage et à l’intérieur nous trouvons en plus d’une armée de moustiques, un téléphone relié sur une grosse batterie où des instructions étaient inscrites à côté. Apparemment il était possible d’appeler deux personnes pour le taxi bateau. Nous appelons « Bjorn » en appuyant sur la touche A ; Celui-ci nous répond qu’il ne pourra pas venir nous chercher avant demain matin et que le prix par personne était de 150 nek !!! (Environ 18 euros). Un peu étonnée pour un tel prix nous lui expliquons en quelques phrases notre voyage et voila que Bjorn nous dit qu’il avait rencontré un jeune Allemand du nom de Thomas la veille et qu’il lui avait beaucoup parlé de nous. Du coup il finit par nous dire que sa sera 100 Nek par personne. C’était encore du vol mais on n’avait pas trop le choix !
Nous étions bien fatigués, énervé et affamé et autour de nous aucun coin pour planter les tentes, que de la forêt bien dense et marécageuse. Nous réussissons finalement tant bien que mal à les caler et voila que la pluie arriva. Les moustiques, d’un nombre incroyable, se sont montré absolument sans pitié et une fois bien en sécurité dans la tente voila qu’ils remplissent par centaines l’abside de celle là ! Jamais vu un truc pareille !!
Nous qui nous attendions à une arrivée tranquille dans le village… Keep the smile !
Bjorn arriva le matin comme promis et nous réussissons une fois de plus à baisser le prix : 150 pour deux !
La balade en barque à moteur fut très agréable ; Bjorn zigzaguait à travers les méandres que formait les petits îlots et il ne nous aurait pas fallu grand-chose de plus pour nous croire en pleine forêt amazonienne tant la nature se montrait sauvage et exubérante.
Nous atteignons la terre ferme, et après avoir remercié le chauffeur pour sa généreuse remise et de sa gentillesse, nous prenons la direction de la Fjall station (station de montagne) où de nombreuses surprises nous attendaient là bas…Surprises qui allaient donner un tout autre tournant à notre voyage.
Jérôme