Partie 3: On a posé nos sacs à dos

Ecosse

Partie 1 : Reprise de la marche à deux
Partie 2 : Woodhead community
Partie 3 : NewBold house
Partie 4 : Au revoir

Reprise de la marche à deux

Nous voila donc deux pigeons à présent, nous continuons notre chemin dans la direction de Aberdeen en suivant une piste cyclable qui nous y mènera directement.

La nuit commençait à tomber, mais l’envie de marcher persistait. Un peu comme si le besoin de s’éloigner de cette grande ville et de ces paysages alentours permettrait de nous alléger de la nostalgie des moments passés à trois. C’est donc au crépuscule que nous demandons enfin un abri. A cette heures la, les personnes ont plus de difficultés à nous accepter et c’est après un bon nombre de refus que Claire et David, un couple devant avoir l’âge de nos parents, nous ouvrirent leur porte. Ils nous installèrent dans une annexe chauffée se situant dans leur jardin puis nous invitèrent à manger. La soirée fut agréable bien que nous étions très fatigué. Le lendemain matin, après avoir fais nos adieux à David qui partais avant nous, je demande un service à Claire ; Pour mettre dans le contexte, le jour d’avant, j’avais perdu le porte monnaies commun contenant ma carte bleu et l’équivalent de 170€ que je venais de retirer. Puis c’est en se renseignant auprès de l’accueil du magasin voisin du distributeur que l’on le retrouva avec son contenu ainsi que un petit mot ayant été glissé ; Sur ce dernier, un numéro avait été écrit. Quelqu’un avait eu la bonté de nous le ramener. N’étant pas sure de me faire comprendre par téléphone, Claire m’aide à appeler cette personne afin de la remercier.

Puis quand se fut le moment de partir, les aux revoirs ont été émouvant ; Claire nous serrais fort les mains en nous répétant «You’re welcome », on croyais percevoir ses yeux rouge et c’est en nous éloignant que nous échangions quelques derniers signes de la main. Quel plaisir de recommencer aussi bien la marche en binôme.

J’avais l’impression de retrouver une proximité plus forte avec les gens, proximité qu’il nous semblait avoir été perdu sans s’en rendre compte, lorsque nous étions trois.

Ensuite, fut le temps de la reprise de la marche, de longs silences que l’on n’avait plus fréquenté depuis un mois, ainsi que cette envie d’avancer, se faisant ressentir. Le temps était nuageux et les paysages légèrement vallonnés, laissant apparaître des routes de campagne sinueuses avec quelques maisons sur ces côtés. C’est en fin d’après midi que nous toquons à la porte d’une ferme ; Un homme à la retraite, appelé Frank, nous installa dans son hangar, entre une grande remorque remplie de carottes et quatre boxes à chevaux. Celui-ci était passionné pour ces derniers, de nombreuses photos de ces bêtes décoraient les murs de sa salle à manger. Le lendemain matin, Frank nous raconta l’histoire de la création de son ancienne entreprise, ainsi que un long voyage qu’il effectua dans sa vie. C’est avec grand intérêt que nous l’avons écouté, mais malheureusement, nous ne comprenions que le fil de la conversation sans vraiment plus de détails, les raisons à cela sont tout d‘abord que notre vocabulaire n’était pas assez étendu, et ensuite il faut dire qu’il nous parlais un peu comme si nous étions du coin. C’est donc après une tasse de thé en sa compagnie que nous reprenons la route. Sur le chemin nous concluons que notre situation de nomade pour apprendre l’anglais n’était pas forcément idéal, en effet nous le pratiquions que à travers des rencontres éphémères et spontanées, se qui est bien moins efficace que le fait de progresser avec les même personnes, ces dernières pouvant à tout moment nous corriger en fonction de notre progression. En France, on parlais très facilement de tout ce que l’on voulais avec nos hôtes. Depuis les pays anglophones, à cause de la barrière de la langue, nous sommes plus limité, les échanges se font le plus souvent avec des mots simples et des gestes. Cela reste tout autant riche car chacun découvre la culture respective de l’autre. On réapprend aussi à plus nous exclamer afin d’exprimer nos ressentis et à être plus attentif autour de nous, faute de ne pas savoir toujours le dire et le comprendre dans une conversation. C’est un peu comme si on redevenait des enfants.

Puis d’un autre point de vue, ce voyage nous a montré que dans ces pays étrangers que nous avons traversés, nous arrivons facilement à trouver des habitants étant d’accord de nous accueillir chez eux malgré que nous parlions mal la langue locale.

Mais bon, une meilleure maîtrise de l’anglais nous manquait tout de même.

Rencontrer des personnes anglophones en marchant ou bien en s’arrêtant pour travailler avec eux pourrais être des solutions.

La journée était passée vite, le temps variait entre ensoleillement, nuage ou neige. Quatre kilomètres après la ville de Forres, nous toquons à la porte de Valéria et Mick, un jeune couple ayant deux jeunes enfants ; Ceux-ci nous invitèrent tout d’abord à manger dans leur salon. Quelques minutes après, nous apprenons que nous étions tombé dans une petite communauté composé de quatre couples ayant décidé de vivre ensemble, et que à six kilomètres d ici, se trouvais la plus grande communauté du Royaume Uni, appelé Findhorn Fondation. Valéria nous fait savoir que leur communauté accueillait chaque année des woofers (Woofing : Travail à la ferme en échange du lit et du couvert) et que si nous étions intéressé, ils pourrais peut-être nous accueillir en tant que telle. Ils nous prêtèrent une caravane pour la nuit. Ce soir là, avec Jérôme, nous avons pris le temps de réfléchir, car c’était la première fois que nous nous trouvions devant une situation où nous pouvions nous arrêter de marcher afin de travailler. Finalement, nous étions tout les deux d’accord pour saisir cette chance qui se présentait à nous, surtout que nous avions remarqué que l’on était en avance par rapport à nos prévisions. Il y avais aussi ce petit clin d’oeil de la vie : Etrangement, notre discussion de ce matin à propos du fait de faire des rencontres plus durable. Et ce n’est pas la première fois durant ce voyage que après avoir évoqué une chose, celle-ci vient à se présenter à nous…

 

 

Woodhead community :

Ecosse

Woodhead community,après un diner commun

Le lendemain, après avoir fait la connaissance de Hugh, un des membres de la communauté gérant habituellement les woofers. Celui-ci nous proposa de travailler aujourd’hui et peut être les trois jours suivant au sein de la communauté. Trois jours passèrent et on nous proposa de rester six jours.

«  Six jours ! » me suis je dit, Cela m’a parut aussi long que la fois où l’on m’avais accepté pour travailler en CDI.

Bizarrement, à vivre au jour le jour, mes notions de temps n’avaient plus du tout les mêmes proportions que avant le voyage.

Pendant notre séjour, nous logions dans la caravane ; Je n’en avais jamais vu une aussi originale, l’intérieur était bien aménagé, avec des couleurs vives, un poêle à bois s’y trouvait, ainsi que un câble Internet, se qui nous a beaucoup aidé pour démarrer notre nouveau site.

Pendant ces neuf jours à vivre à Woodhead, nous avons appris à mieux connaître la communauté et comprendre comment elle s’organisait.

Tout d’abord elle a été fondée il y a vingt ans de cela, par deux familles vivant auparavant à Findhorn fondation. Aujourd’hui il ne reste plus que les parents de ces deux familles ainsi que l’une de leur fille âgée de 22 ans. Un couple et une famille avec deux enfants les ont rejoint. Ils sont donc neuf adultes et deux enfants. La plupart des membres ne sont pas originaires d’Ecosse, se qui apporte une certaine mixité culturel : Des personnes d’origine Anglaise, Allemande, Tchèque et Italienne les composais. Il n’y avait pas de français, mais trois d’entre eux parlais mieux notre langue que nous nous maîtrisons l’anglais. Chacun travaillais et gagnais sont propre argent en dehors de la communauté. On trouvais pas mal de personnes ayant des passions voir même des professions artistique telle que la peinture, l’écriture, la sculpture sur bois, le métier à tisser, la création en bijouterie ou encore la fabrication de vitraux.

Toute ses gens vivais un peut dans une « grande famille » disaient-il. Chacun avaient leur propre maison mais partageais plusieurs biens en commun : Un grand potager, quatre véhicules allant du fourgon à la voiturette, ainsi que un grand réfectoire comprenant une salle à manger /cuisine, une salle de bain équipé (plus destiné aux woofers), une machine à laver et une réserve remplie d’une multitude de produits et d’épices différents. Leur nourriture était aussi en commun, que ce soit pour les pattes, les épices, le thé, tous étaient commandés et achetés en groupe par les membres. Il y avais aussi des temps où ils se rassemblaient ; Le lundi matin par exemple, qui commençait tout d’abord par des moments de réflexion entre eux, puis après cela suivait par des travaux en groupe tel que du jardinage ou de la rénovation de leur bâtiments respectifs; Ils partageaient ensemble cinq dînées par semaine. Les repas se faisant à tour de rôle, le cuisinier du jour était chargé de faire des plats végétariens et pauvre en glucose afin de respecter les choix de tous. Leurs aliments étaient pour la plupart soit biologique, soit issus du potager.

Ils avaient tous quelques habitudes communes : Chacun quittait ces chaussures en entrant dans une salle collective, puis, avant chaque repas, une prière était célébré : Chacun se mettais en cercle en se tenant les mains, puis le cuisinier remerciais ceux ou celui en quoi il croyais et bénissais le repas.

Pendant ce séjour, notre rôle en tant que woofer a été très varié : Du jardinage, du fendage de bois, des travaux de rénovations tel que changer le sol d’une salle de bain, fabriquer un coffret de livraison pour un tableau, changer les couvertures d’étanchéité de divers toits, installer une hote dans la cuisine commune…

Retravailler nous a vraiment fait du bien ; Durant ces quatre mois de marche nous ressentions de plus en plus un besoin de faire quelque chose de nos mains. Nous le soulagions enfin en travaillant la terre, en coupant du bois et en faisant un peu de menuiserie.

Nous avons aussi une fois cuisiné pendant une après midi pour la communauté.C’était la première fois que nous faisions un repas végétarien pour autant de personnes.D’ailleurs, auparavant, je voyais cela difficile de faire des repas variés avec seulement des légumes ; Mais je me rendais vite compte que la vie en communauté apportais des plats d’une grande variétés et surtout très équilibré, cela en respectant les choix alimentaires de chacun, sans que la préparation ne prenne plus de temps que si chacun cuisinais pour sa propre famille.

Nous apprenions au fil des jours à mieux connaître les membres ainsi que leurs histoires. Que se soit tous ensemble ou avec chacun d’eux séparément, nous partagions de très beaux moments en leur compagnie. Steven et Carola, l’un psychologue puis l’autre artiste peintre- écrivaine, nous invitais souvent à manger chez eux. Nous étions aussi très présent avec Hugh qui nous fit découvrir et nous raconta l’histoire de sa forêt : Quinze ans auparavant il acheta un terrain vierge en y installant un mobilhome destiné à y passer deux jours par semaine avec sa famille. A chaque passage, il plantait des arbustes et les entretenais. Quatre ans et 400 000 arbres plantés, ce terrain était en train de devenir une forêt de 40 hectares ; Il l’a baptisé de ce nom : « Woodland ». Hugh nous a aussi emmenez  voir des groupes de phoques sauvage, qui venais s’installer sur la plage de Findhorn. C’était la première fois que nous en voyions en liberté.

Nous avons aussi découvert Findhorn Fondation en nous y rendant quelques fois. Il s’agissait en fait d’une communauté ayant été fondé à la base par quelques personnes étant venus s’installer en caravane dans un champ, il y a 50 ans de cela. Aujourd’hui il s’agit d’un véritable petit Eco-village, où près de 400 personnes venant des quatre coins du monde y vivent en communauté. Lorsque nous y sommes entré pour la première fois, nous nous sommes senti un peu comme dans un petit pays imaginaire ; Les maison avais des formes et des couleurs toutes différentes; Hugh nous précisa que ici, chaque personne pouvais construire leur habitation comme il le voulait, la seule règle à respecter étant qu’elle soit écologique. On pouvais trouver des maisonnettes fondées en pierre avec de petites fenêtres et des grosses portes sculptées de façon rustique, des bâtiments basse consommation plutôt modernes en ossature bois, ou encore des maisons aux formes vraiment originales telle que une ressemblant à un tonneau géant. Quatre éoliennes alimentaient  le village. Les habitants que l’on croisaient paressaient souriant et pacifiste. On pouvait deviner que beaucoup d’artistes y vivaient vu la quantité de réalisations qui nous entouraient. Le village comprenait de plus des magasins de produits artisanaux et de nourritures biologique, une école, un café, un camping, trois sanctuaires dont un réservé pour la méditation et un autre pour les chants de Taizé. Nous nous y sommes rendu quelques fois avec Hugh, afin d’aller méditer et chanter. Concernant les chants, cela se passait dans un bâtiment en pierre, de forme circulaire, avec une fenêtre ronde située au plafond laissant entrer la lumière dans la pièce. Chacun quittait ces chaussures, prenais des petits livrets de chants et s’asseyais en cercle, Ensuite, tout le monde chantait ensemble. Il n’y avait pas d’instruments de musique, mais on jouais beaucoup avec différents groupes de hauteurs de voix, que l’on  superposait ou bien décalais de façon à faire des canons. Je trouvais cela très beau à écouter, et en même temps surpris de voir tant de personnes n’ayant pas forcément appris à chanter, parvenant à créer de si jolies harmonies. Ces chants venais de divers endroits du monde, ils pouvaient être religieux ou ne pas l’être et étaient regroupés dans des petits livrets produit dans le Village de Taizé, en France .C’est toujours agréable de découvrir que ailleurs, des personnes prennent de l’intérêt pour des choses venant de notre pays d’origine et dont j’ignorais l’existence.

Ces neuf jours passèrent très vite pour nous et on ne pouvait nous garder plus longtemps car une nouvelle woofeuse arrivais bientôt. Nous n’avions pas autant progressé en anglais que nous ne l’avions espérer mais nos hôtes par ailleurs, paressais cependant se rendre comptent de leurs progrès en français. Cependant, nous nous sommes beaucoup attaché à cette communauté, c’était la première fois depuis le début de notre marche que nous n’étions pas resté aussi longtemps avec des mêmes personnes rencontrées. Nous nous étions habitué aux lieux et à la présence de chacun. Lors de l’avant dernier repas en commun, je me sentait plus calme et attentif que d’habitude, je regardais avec un peu de tristesse chaque choses qui se passais dans le réfectoire, et cela me replongeais dans les même émotions que lorsque j’étais jeune et ce que je ressentait juste avant de quitter une colonie de vacance. Cela allait devenir bientôt un souvenir. Mais c’est au lendemain matin que Hugh nous informa qu’il avais parlé de nous à l’un de ces amis. Celui-ci nous proposait d’aller rejoindre sa communauté s’appelant Newbold House.

 

 

Newbold House :

Ecosse

Newbold House, avec la maison commune derrière

C’est en fin d’après midi de notre dernier jour à Woodhead que l’on nous emmena à Newbold House. Les aux revoirs avec Woodhead ne seront pas les derniers car notre nouvel endroit se situait seulement à quatre kilomètres d’ici.

On ne connaissait pas grand-chose de cette nouvelle communauté, excepté le fait qu’il s’agissait cette foi-ci d’une grande maison où tout le monde vivait ensemble, et que nous logerions aussi dans une caravane.

Après être arrivé, nous remarquons qu’il fallais aussi quitter ces chaussures à l’entrée de la maison. Christopher, un des membres de la communauté, nous réceptionna, puis nous fit sortir à l’extérieur de la maison, où se trouvait juste à coté une grande place avec des yourtes, une cabane végétale et des caravanes destinées aux volontaires. Il nous en ouvrit une qui était vacante, le chauffage avait déjà été mis en avance.

Puis juste après, se fut l’heure du repas ; Une cloche sonnais à cette occasion. La salle à manger était très lumineuse et grande, des ornementations en bois et de grands tableaux décoraient les murs. A l’intérieur, se trouvaient de grandes tables en chêne, de belles chaises de style, et un large poêle à bois réchauffant la pièce. Un grand buffet avec plusieurs plats était disposé au centre. Nous nous sommes mis en cercle autour de celui-ci et fit une prière d’avant repas, similaire à celle que nous faisions à WoodHead. Puis chacun s’est servit soi-même; Nous remarquions un nombre plus important de personnes comparées à notre ancienne communauté. Les gens étaient très souriants avec nous, mais pas un ne parlais le français, il était difficile de comprendre les discussions à table ce soir là.

Après cela, Christopher nous fit visiter les lieux. Au rez de chaussée, se trouvais la grande cuisine commune, une salle cinéma (vidéo projecteur), une avec deux ordinateurs et un téléphone commun, un couloir avec un buffet où les gens pouvais se servir en thé quand ils le voulaient, une salle de musique avec un piano à queues, un atelier de menuiserie, et une laverie. L’étage était composé de chambres pour les invités et membres, ainsi que de salles de bains. L’ensemble donnait sur un grand couloir, qui était aussi une pièce de détentes avec une bibliothèque, un échiquier et des fauteuils confortables. Nous y passerons beaucoup de notre temps libre dans ce lieu. Puis Christopher nous informa qu’il serait possible d’utiliser ces pièces et de ce qui se trouvait, à notre guise. On se sentait un peu dérouté de voir tous ce qui se présentait à nos yeux , Depuis le début du repas, tout nous donnais l’impression que nous étions dans un hôtel, notamment par le luxe et la beauté ressortant de ces lieux.

Le lendemain matin, à huit heure, le petit déjeuné allait de paire avec ce que l’on avais vu la veille : Le buffet de la salle présentait différentes céréales, du porridge, de la compote, du fromage blanc, des fruits ainsi que du pain fait maison (avec un toasteur géant). On a pu apprendre quelques temps après que la communauté faisait aussi office de B&B bien classé, se qui expliquais tout ce confort. « Les clients » de la maison mangeais avec nous, ou plutôt c’était nous qui bénéficions des même repas qu’eux. Cette première journée se déroula à travailler dans le jardin commun. Celui-ci était immense et beau à voir. Divisé par plusieurs passages intérieurs, plusieurs serres y étaient implantées afin de faire croître les plus petites pousses (la neige était encore présente en cette fin du mois de mars). Le potager produisait les légumes nécessaires afin d’alimenter la communauté. Etait même installé au milieu des caravanes, un poulailler mobile pour la production d’œufs (Règle : Un œuf/poule/jour).

Par la suite, on nous informa qu’il serait possible de rester plus longtemps qu’on ne le pensait. On s’était fixé trois semaines. Bizarrement cette fois-ci, le fait de savoir où dormir pour les vingt et un prochains jours ne m’ont pas paru si long que cela ; J’avais finalement repris assez vite mes notions de temps d’avant.

Durant les jours suivant nous découvrons la maison et son organisation.

Il s’agissait à la base d’un vieil hôtel ayant été racheté par Findhorn Fondation, et ensuite repris en main par des membres de la communauté, il y a environ vingt ans de cela.

La maison arrivait à vivre et à gagner de l’argent en se proposant B&B pour des passants d’une nuit ou pour des personnes voulant prendre des vacances afin de découvrir la vie d’une communauté et ces environs ; Car Newbold house était situé au milieu d’un bois avec de nombreux sentiers de promenade ainsi que à quelques minutes en voitures de l’Eco village et de la baie de Findhorn.

La maison proposait aussi des ateliers divers, d’approfondissement personnel, de yoga ainsi que des formations de quelques jours en jardinage ou cuisine biologique.

Ici, chaque membre exerçais leur métier au sain de la communauté. Ils bénéficiaient chacun d’un logement (chambre ou yourte), de tout les repas, ainsi que une petite rémunération mensuel. Ils travaillaient neuf plages (matinées ou après midi) par semaine en ayant un ou deux  rôles principale (cuisinier, responsable communication, jardinier, maintenance…). De plus, certaines taches, comme préparer les petits déjeunés et veiller dans la maison jusqu’à vingt deux heures étaient effectuées par roulement.

Il avais aussi des temps ensemble : Une réunion journalière avait lieu à chaque début de matinée avec les volontaires afin de répartir les taches de la journée, ainsi que des réunions « confidentiel » toutes les deux semaines ; Cette dernière étant organisé entre les membres afin que chacun puisse prendre la parole devant tous. Les volontaires avaient le droit de venir. La première réunion « confidentiel » nous avais beaucoup surpris, car nous n’avions encore jamais vu des gens parler de la sorte de leurs problèmes personnels, et même par moment, pleurer face à un groupe. Nous redécouvrions en quelque sorte les membres; Pourtant, durant les journées, tous le monde étaient souriant et ne paressaient pas être préoccuper par quoi que se soi, alors que certains d’entre eux vivais des étapes triste. Je me demandais si le fait de parler de ces problèmes de cette façon (vider son sac), permettait de les mettre de coté plus facilement, et ainsi, de mieux vivre avec par la suite.

Nous, en tant que volontaire, bénéficiont d’un logement et de tous les repas, et devions travailler dix plages (matinées ou après midi) par semaine. Nous avions donc quatre plages horaires de libre par semaine, que nous prenions quand nous le voulions.

Notre travail variait en fonction des besoins de la maison, mais en général c’était principalement du jardinage, de la maintenance, et quelquefois de la cuisine. Nous étions aussi une ou deux fois par semaine de « KP» (Kitchen Party) avec un membre, il s’agissait d’un temps après le repas (environ 45 minutes) réservé pour nettoyer la cuisine, ordonner la salle à manger ainsi que de faire la vaisselle.

Les journées étaient composées d’une plage horaire du matin et de l’après midi. Chaque plage durait 3,5 heures et était interrompue par une pause lunch de vingt minutes où l’ont se rassemblaient tous autour d’un thé et de quelques toasts. La plage du matin débutait aussi par une réunion journalière d’une durée d’environ vingt minutes. Durant cette réunion, chacun prenait la parole devant tout le monde afin d’exprimer son ressenti du jour, ou si il le souhaitait, d’autres thèmes. Après cela, nous nous répartissions les différentes tâches (En fonction des besoins de la journée) entre les membres et les volontaires.

Tous les repas du matin, du midi et du soir se passaient dans la salle à manger et étaient servis sur le buffet. C’était un peut comme si l’on mangeais au restaurant trois fois par jour. Concernant les repas, ils étaient presque tous végétariens (Environ une fois de la viande par semaine).

Pour ceux qui le voulait, il y avait aussi des temps de méditation et de chants de Taizé qui débutais les matins à 7 heure; Ceux-ci étaient semblables à ceux découvert à Findhorn ; Ils se déroulaient dans la salle de musique avec les membres, les volontaires, les clients, et parfois des habitants de l’extérieur.

Pendant ce séjour, où nous passions le plus clair de notre temps dans le jardin commun, nous apprenions beaucoup grâce à Lorenzo et James, les deux jardiniers responsables. Nous avons aussi réalisé quelques travaux de rénovation, notamment peindre une salle de bain, fabriquer et poser une porte pour une serre, ainsi que construire un petit toit d’angle.

Vivre ici nous a été très agréable, notamment grâce à la structure des journées, Je les ai trouvé particulièrement équilibrées. Le travail que nous faisions n’était pas fastidieux et nous satisfaisais pleinement. L’agencement de nos plages horaires faisais que l’on ne se lassais jamais, et que l’on voyais assez facilement le résultat de notre travail (On ressent bien mieux l’intérêt et l’importance de sa place au sein d’un petit organisme que dans une grande société).

La relation entre chacune des personnes de la maison était très bonne, nous avions beau passer beaucoup de temps ensemble, jamais je n’ai ressentis de tensions ou de groupes formés entre les membres. Notre alimentation était saine, je ne me souviens pas avoir aussi bien mangé équilibré sur une aussi longue période depuis mon enfance chez ma nourice.

Comme à Woodhead, nous nous sommes familiarisé avec les membres, les volontaires, et même les invitées.

Cette fois ci, la plupart des membres de la communauté étaient jeune, et le renouvellement entre les volontaires était fréquent.

Nous trouvions encore beaucoup de nationalités différentes : Irlandais, Italien, Anglais, Américain, Canadien, Mexicain, Chinois/Américain.

Nous avons pu apprendre à connaître chacun d’entre eux ainsi que leurs histoires, et avons passé des très bons moments en leurs présences, notamment avec Lorenzo, un italien du même âge que nous. Nous passions beaucoup de temps avec lui, à travailler et à rigoler sur tout et n’importe quoi. Nous parlions l’anglais ensemble, mais nous nous apprenions aussi chacun des phrases de notre propre langage, notamment cette ci : « Ho finito mi dai un alto lavoro » (j’ai fini, donne moi un autre travail). Elle nous a tellement fait rire que l’on a fini par la lui sculpter sur le bandeau de l’abri de jardin qu’il  m’avait demandé de faire. Son histoire nous inspirait particulièrement car elle avait été modifiée au cours de son voyage. Bizarrement son début nous faisait penser au notre : Après avoir quitté son travail de paysagiste en Italie, il était partie faire le tour de l’Ecosse en stop; Il était ensuite arrivé par hasard dans cette communauté, puis avait travaillé en tant que volontaire. Il n’est finalement pas retourné chez lui et aujourd’hui, cela fait plus de un an qu’il est le responsable des jardins de Newbold. Chaque jour, il arrose et prend soin des plantations de cet immense espace vert. Il semblait vraiment aimer ce qu’il faisait, et le fait de cela donnait à la personne travaillant avec lui une sorte d’intérêt supplémentaire au métier. Durant ces premiers mois passés dans la communauté, il a de plus rencontré sa copine, vivant elle aussi à Newbold.

Son voyage à été bien plus que un simple temps que l’on s’accorde afin de se croire libre, cela a été pour lui une véritable continuité dans sa vie (la vie peut aussi être vue elle même comme un long voyage).

Bien que avant de nous arrêter de marcher, nous vivions quasiment en permanence dehors, cette fois-ci, la majorité de nos temps libres se passaient principalement dans la maison; A lire, discuter avec les membres, continuer l’avancement de notre site internet, ou encore à se projeter des films dans la salle cinéma (Star Wars 4 5 6 1 2 3 notamment !)

Nous avons toutefois fais quelques sorties : Nous sommes retourné voir les phoques sur la baie de Findhorn, en compagnie de Candice, la nouvelle woofeuse de Woodhead, qui étonnamment, était française, et venais de la même région que nous.

Nous sommes de plus aller assister dans un café à des concerts de musiques folklorique et celtique, composé par de petits groupes des environs ; Un couple de notre communauté (Bientôt jeune marié) était même allé jouer leurs compositions sur scène.

Je suis aussi allé un soir à un rassemblement de membres de toutes les communautés des environs, afin de célébrer Pâque dans l’église de Kinloss. Je n’avait encore jamais assisté à quelque choses de semblable : L’église était vide de ces meubles et tout le monde était en cercle autour d’un comité de trois personnes. Ceux-ci faisaient chanter, à une foule d’environ soixante-dix personnes, des chants assez court étant composés de quatre hauteurs de voix différentes (soprano, alto, ténors et basse), et qui parfois, se superposais en décalé, de façons à faire jusqu’à quatre canons. Les gens semblaient être tous souriant, certains paressaient même ivre de joie, d’autre se faisaient des câlins entre eux. J’avais l’impression de participer à la fois à un gigantesque opéra et à un rassemblement hippie.

La deuxième semaines, nous nous sentions comme chez nous; On nous avais même laissé une chambre que l’on partageais avec Elios, un volontaire venant d’Italie, et qui, comme beaucoup d’autre, voyageais dans plusieurs pays en enchaînant les places de woofing.

 

 

Au revoir

Ecosse

Plage de la baie de Findhorn, où nous pouvons apercevoir les phoques sauvages

Un mois était passé depuis que l’on s’était arrêté, et l’envie de repartir se faisait ressentir.

On s’étais toutefois familiarisé aux lieux et on avais repris goût à des habitudes sédentaire telle que avoir son espace personnelle avec son lit, connaître ces horaires de travail, de repas et d’activité, manger à une table pour chaque repas, apprécier un thé assis dans un canapé quand nous le voulions…  Mais aussi avoir l’assurance que nous dormirons confortablement le jour d’après. Nous ne ressentions plus aussi cette faim que nous avions en quasi permanences lorsque nous marchions, et au bout d’une semaine nous nous servions des assiettes de nourriture plus petite et prenions plus notre temps pour les manger. C’était très agréable de revivre tout cela. Par ailleurs, nous réalisions que nous avions, à deux jours près, passé autant de temps à vivre dans ces deux communautés, que à traverser l’Irlande à pied. Et pourtant ce séjour en woofing nous a paru passer très vite comparé à la découverte de notre premier pays anglophone. Nous avions l’impression d’avoir vécu et gardé bien plus de surprises et souvenirs de ce dernier. Cela nous a fait prendre consciences à qu’elle point l’on vit les choses plus intensément et durablement en étant nomade, dans ce mode de vie où chaque jour lorsque l’on se réveille, l’on se trouve dans un endroit différent du précédent.

Comme à Woodhead, nous nous étions aussi habitué et attaché à la présence de chacun. Jusqu’ici, les rencontres que l’on faisais duraient le temps d’une soirée et d’un début de matinée. C’est court, mais étant donné que ces rencontres sont principalement de court terme, nous apprenions à les vivre intensément, et l’on s’attachait alors bien plus vite, car c’était les seuls liens sociaux que l’on nourrissait.

Sur le coup, le retour à des liens plus durable avait fait contre balancement par rapport à cette intensité vécu, ce qui m’avais ému, peut être, à un seuil disproportionner.

C’est le matin de ce dimanche 14 mars que nous avions pris nos sacs à dos, saluer chaque personnes, avant de nous éloigner définitivement de la maison. Quatre kilomètres plus loin nous passions à Woodhead pour revoir une dernière fois tout le monde. C’est donc autour d’un brunch tous ensemble que nous terminons quelque peu notre chapitre sur les communautés.

Je ressortais un papier de ma poche que Hugh nous avais donné une semaine auparavant ; Sur celui-ci était écrit le nom de trois ports sur les côtes de la région du Grampian.

Nous avions mis ce problème, qui était de trouver un bateau pour la Norvège, de côté pendant un mois, et celui-ci n’était pas pour autant résolut (Nous ne croyions pas aussi bien dire : Voir prochain article).

Malgré toute nos recherches internet, nous n’avions trouvé aucun bateaux ou ferries allant officiellement en Norvège depuis l’Ecosse; Les seuls connections se faisaient par voies aérienne. Nous avions bien réussis à avoir quelques adresses de cargos ayant déjà effectué ce voyage, mais c’était il y a longtemps et cela restait très incertain.

L’itinéraire de base était donc d’aller à Aberdeen et de voir sur place au port (Il se trouvait de plus, un aéroport comme solution de secours).

Mais l’arrivé de ce papier nous avais cependant apporté de nouvelles perspectives. Macduff, Fraserbourg et Peterhead était des ports se situant sur la côte nord et est et étaient implantés avant Aberdeen. Ils étaient, certe, bien plus petit que ce dernier, mais Hugh avais déjà entendu parler dans le temps, que des bateaux partaient de ces endroits pour la Norvège. Mais rien n’était sur à l’heure d’aujourd’hui.

Cela représentait néanmoins des chances. Cependant cela bouleversait notre premier itinéraire qui était d’aller directement à Aberdeen par les terres. Il faudrait donc longer les côtes ; Nous aurions plus de chance d’y trouver un bateau mais en contrepartie, cela prendrait du temps supplémentaire.

L’idée de cette lenteur et de respecter l’environnement représentait un côté de notre voyage ; Eviter les moyens aérien afin de ne pas créer de contraste avec cela nous tenais tout les deux à cœur.

Nous étions d’accord pour nous renseigner en priorité au port d’Aberdeen, mais ne l’étions pas forcément à propos du temps à consacrer pour que cela se réalise.

C’est finalement en rediscutant pendant ce brunch que l’on a réussi à trouver une entente et avons choisis cette nouvelle solution consistant à faire en quelque sorte « La tournée des ports », en allant directement sur place, demander à chaque marins que l’on croisera.

L’heure du départ approchait, nous saluons tous les membres une dernière fois, avant de nous éloigner pour de bon.

Rencontrer de telles communautés sur notre chemin ne nous avais pas du tout traversé l’esprit auparavant; Étant plus jeune, j’avais déjà eu envie de vivre au sein d’une, à l’époque où on nous parlais des Amish au collège. Mais à écouter par la suite les propos de mon entourage à propos de cela, entendre dire toutes sortes de mauvais côtés que l’on pouvait prépenser, sans même connaître le sujet,  tout cela avait éteint en moi cette idée de gosse. Puis cela c’était présenter à nous, à travers ce voyage, encore comme un cadeau de la vie.

Pendant ce séjour, nous avons appris bien plus que l`approfondissement de la langue anglaise ; Le fait de voir des groupes de gens se déconnecter d’une certaine façon aux valeurs et  besoins que nous crée la société, pour ensuite se reconnecter à un concept de vie plus simple et harmonieux sur le plan humain, cela nous inspiras beaucoup et nous invita à revoir certaines de nos priorités.

Sans vraiment nous en rendre compte, avec Jérôme, nous vivions déjà un peu comme dans une petite communauté bien avant de les connaître. C’est celle de la vie de compagnon de voyage. Le fait de voir la facon comment ces gens s’y prenaient pour vivre ensemble nous a apporté beaucoup d’éléments de réponse afin de pouvoir mieux apprendre à avancer à plusieurs en évitant le moins possible de créer des tensions envers l’autre.

En une matinée, nous saluons plus de un mois de rencontres…

J’en prenais conscience petit à petit, au rythme de mes pas. C’était triste pour nous, mais cela faisait parti du voyage, la boule dans la gorge finira bien par passer.

François

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Une partie du potager de Woodhead community (avec notre caravane en arrière plan)

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Bâtiment de Woodhead

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Une maison du village de Findhorn

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Une autre maison du village de Findhorn (photo prise sur internet)

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Pose de dalles de moquette, on nous avais prêter de nouveaux habits pour travailler [Woodhead]

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La salle à manger [Newbold House]

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Le repas du soir, servi sur le buffet [Newbold House]

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Une partie du jardin [Newbold House]

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Travail dans le grand jardin : A ce moment là, nous faisions des lits de terre afin d’y planter des petits poids [Newbold House]

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Une des serres du jardin était à repeindre [Newbold House]

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La salle cinéma pendant un film [Newbold House]

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Notre chambre, nous la partagions avec Elios [Newbold House]

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Lorenzo, le maitre des jardins, assis sur son trône (fait par ces soins) [Newbold House]

 Ps : Pour en savoir plus à propos des communautés

Findhorn Fondation :

http://www.findhorn.org/francais/#.UZnnz1dIWAg

Woodhead Community :

http://www.diggersanddreamers.org.uk/index.php?one=pnv&two=det&sel=woodhead

Newbold house :

http://www.newboldhouse.org/

http://www.spanglefish.com/wildbeesaerialphotography/

 

 

 

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