Partie 2 : Ces histoires de surprises

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« Salut Jérôme ! Il n’y a aucun problème tu peux venir chez nous cette nuit, comme c’est mon anniversaire aujourd’hui j’organise une petite fête avec mes amis mais tu n’as qu’à te joindre à nous ! »

Ce message me fit l’effet d’un nouveau chemin se présentant à moi ; Qu’allait-il se passer ? Qui allais-je rencontrer ? Je restais encore quelques heures dans ce bar irlandais puis me dirigeais vers l’adresse qui m’avait été donné.

J’arrivais à l’heure et ce fut donc Elisabeth, une étincelante fille de vingt-quatre ans qui m’ouvrit sa porte.

« Ooo tu dois être Jérôme ! Entre vite, je risque d’être un peu occupé car mes invités sont en train de tous arriver mais ne t’inquiète pas tout le monde parlent anglais même mes parents! »

Je montais quelques étages puis entrais dans son appartement. En fait Elizabeth vivait avec sa famille mais comme ceux-ci possédait les trois étages de l’immeuble elle en habitait un pour son indépendance.

« S’il vous plait tout le monde je vous présente Jérôme et comme il ne parle pas letton est ce que l’on pourrais tous parler en anglais à partir de maintenant ? » dit-elle naturellement à tous ces amis présent.

A vrai dire jusqu’à maintenant j’ai remarqué qu’il existait vraiment deux catégories de personnes dans les pays baltes au niveau des langues parlés :  La première tranche se situe jusqu’à environ trente ans où les personnes possèdent un niveau très correct en anglais et un faible en russe ; Puis l’on passe à la deuxième tranche se situant après trente ans ; Ces personnes parlent généralement en deuxième langue le russe ou l’allemand et il est assez difficile pour moi de communiquer avec eux. La raison à cela est dut à cinquante ans d’occupation soviétique et allemande où l’indépendance ne leur a été donné que en 1991. Avant cela chaque personne avait l’obligation de parler le russe et leur vies ne possédaient pas la moindre once de liberté et de choix personnel.  Toute la nouvelle génération ayant donc passé la plus grande partie de leurs vies après 1991 s’est vue donc plus attiré par la langue de Shakespeare, le russe leur rappelant des mauvais souvenirs. L’autre raison pour lequel cette jeune génération se pressent tous dans l’apprentissage de plusieurs langues est le fait qu’ils se rendent compte que le seul moyen de trouver un travail permettant une vie correct est de se rendre à l’étranger. Les chiffres parlent toujours mieux et sur les deux millions de lettons près de un quart vivent en dehors du pays.

Mais laissons le passé où il est et vivons le futur au présent !

La soirée fut vraiment fantastique, je fis la connaissance de chacun de ces amis au milieu d’un bon repas et plusieurs jeux ensemble ; La bonne humeur résonnait de partout. Lorsque tout le monde fut partis je pu discuter un peu mieux avec Elisabeth ; Cette fille semblait vivre trois vies en même temps : Animatrice en radio quelques jours par semaine, elle était chanteuse dans un groupe de métal dont l’histoire de ce dernier était plutôt  amusante : Faisant équipe au début avec son fiancé au niveau des chants, ils rompirent tous les deux quelques années plus tard et au lieu que le groupe se désagrège ils décidèrent de simplement le diviser en deux tout en continuant de chanter exactement les mêmes chansons, à la seule différence que le public avait maintenant le choix entre une voix féminine et une voix masculine.

Mais ce n’était pas tout à propos de cette fille : Elle était la championne de Lettonie en bikejoring, discipline consistant à des courses de vélos en étant tiré par un chien. Tout comme son groupe, le choix de ce sport avait aussi une histoire :

« J’avais 19 ans et lors d’une course de vélo je suis tombé dans un virage et les autres coureurs n’ont pas pu m’éviter et m’ont roulé dessus à plusieurs reprises, sur mon dos… Je suis allé à l’hôpital et les médecins m’ont annoncé que je ne pourrais sans doute plus jamais marcher de ma vie. J’ai commencé à déprimer puis j’ai fait la rencontre d’une personne qui a changé ma vie. Il m’a persuadé que tout n’était qu’une question de volonté et de persévérance . J’ai réussi à remarcher grâce à son aide puis j’ai continué le vélo mais en ajoutant les chiens dont je m’étais pris de passion après mon accident; Ceux-ci me permettent de continuer dans ce sport car ils m’enlèvent un gros effort que je dois fournir à partir de mon dos, maintenant fragile »

Son mur de sa chambre était un grand amoncellement de coupes et médailles reflétant parfaitement l’incroyable volonté de cette femme.

Je dormis dans une belle petite chambre à son étage puis me réveillais assez tôt.

Et là débarquèrent toute la famille :

Il y avait en premier lieu le père, Raymond, le coach de Elizabeth, unique artisan du pays s’occupant de réparer des objets en carbone puis champion de ski et bikejoring ; Il semblait être quelqu’un de très minutieux prenant son temps pour toute chose et sa phrase fétiche constituait à : « Je suis toujours au bon endroit au bon moment ».

En qualité de mère de famille aimante et attentionné il y avait Linda, professeur de Reiki, coureuse de fond, et passionné de la culture Lettone ; Elle avait la capacité de ne pratiquement jamais s’arrêter de parler mais ne le faisait jamais pour ne rien dire et ces conversations étaient tellement passionnantes et captivantes que le temps ne semblait avoir aucune influence lorsque l’on était près d’elle.

En petit frère adolescent et timide il y avait Lucas, champion de ski aussi bon que son père, passionné de counter strike et de montages vidéo, mais d’une maturité pour ces quatorze ans qui m’a laissé sans voix.

Et en dernier lieu les mascottes de la famille considérés par tout le monde comme des enfants à part entière : Quatre magnifiques chiens de compétition : Jame le plus grand et énergétique appartenant à Raymond, Bucis, le plus fort, et fidèle compagnon de Elisabeth, Merlins le plus adorable et le meilleur en frisbee, puis enfin Kimi le chasseur par excellence. Il y avait quelque chose reflétant une profonde intelligence lorsque on fixait les yeux de ces quatre quadrupèdes.

On pris tous ensemble le petit déjeuné et je ne tardais pas à me rendre compte que cette famille était soudée au plus haut point. Tous réunis ils étaient une fantastique mine d’informations sur n’importe quel sujet. Raymond et Linda travaillaient tous les deux à leur compte et de ce fait la routine ne semblait pas les connaître.

Nous discutons ensemble toute l’après-midi, eux m’enrichissant de l’histoire et des traditions de leur pays et moi leur racontant aventures et réflexions sur ma vie de nomade.

Les signes lettons ont une extrême importance dans le pays ; Chacun d’entre eux fais office de protection en signifiant diverses choses : La croix gammée par exemple n’est rien d’autre que le symbole de la force et de la puissance que Hitler détourna à ces propres fins. Ces signes on les retrouvent à peu près partout, sur le dessus des berceaux de nouveau nés, sur le devant des maisons, sur les habits traditionnelles…

Je partais le soir dans leur voiture où on se rendis dans les bois pour l’entrainement quotidien des chiens consistant à les laisser courir chacun à leur tour devant le véhicule sur un kilomètre, à pleine puissance de leur part (environ 35 km/h).

En même temps qu’il conduisait Raymond m’apprenait par quel moyen les chiens employaient leur énergie :

« En fait pendant les trente premières secondes ils utilisent le glucose (sucre rapide) puis ensuite les protéines et matières grasses prennent le relais ; L’homme vois-tu diffère de cela en utilisant le sucre les deux premières heures ».

De retour à leur appartement nous passons le reste de la soirée à manger crêpes et glaces tout en jouant à leur jeu de société préféré : Le saboteur.

Le lendemain matin je partis avec Elisabeth pour une visite en ville ; Comme elle connaissait chaque coins ainsi que leurs histoires se fut vraiment bien plus intéressant par rapport à la fois où j’y était allé seul.

Riga, appelé entre autre « La perle de la Baltique » est en quelque sorte le berceau de l’art nouveau et pour moi qui avais passé de longues années à étudier en cours ce mouvement artistique des années 1900 ce fut sympas de pouvoir enfin mettre en pratique ces connaissances étant restées trop longtemps dans un coin de mon cerveau en attente d’un recyclage.

Nous visitons aussi le musée de l’occupation où à travers d’objets, de reconstitution, de photos et de textes je me rendis vraiment compte de toute l’atrocité et le malheur que la guerre a pu apporter à ces pays. Une chose m’a vraiment choqué, ce fut les dessins des enfants de l’époque : Ce n’était pas des poneys marchant sur un arc en ciel, ou encore moins des cœurs et des fleurs, non c’était des dessins de militaires, de rues où des barbelés obligeait les gens à ne marcher que sur les trottoirs, de visages malheureux, de tristesse…

Lorsque l’on sait que à cette période toute personne parlant le letton ou conservant le moindre livre dans cette langue était passible de mort.

J’ai toujours eu du mal à lire et apprendre des livres d’histoire ; Mais je dois dire que traverser des pays dont tout cela résonnent encore dans les lieux et les mémoires d’hommes, l’apprentissage et l’intéressement se fait tout à fait naturellement.

Le soir j’eus sous mes ordres Linda et Elisabeth pour exprimer quelques besoins culinaire qui me démangeaient. Les casseroles chauffèrent, la farine voltigeait, le four trimait et les cœurs bâtèrent leur pleins.

Un peu plus tard un joli couple de lituanien venus pour un couchsurfing d’une nuit arriva et mangea avec nous.  Nous partons ensuite tous ensemble pour un concert de métal dans la ville. Je fus vraiment surpris et étonné de voir les deux parents se joindre à nous mais ils se révélèrent être tous les deux de grands passionnés de musiques. Le concert fut génial, c’est toujours beau à voir de joyeux et lugubres métaleux faisant tournoyer leur longs cheveux dans un tumultes de cercles sans fin.

Une fois rentré nous restons tard dans la soirée devant un thé à discuter de tous et n’importe quoi ; Une de mes joies de la journée fut de voir Raymond reprenant discrètement de mon gâteau pour la septième fois.

Un grand championnat était organisé pour le weekend end d’après et on se rendis à cette occasion pour un entrainement sur le lieu de la rencontre.

Le parcours était un entrelacs de chemins dans la forêt formant une boucle de 5, 5 kilomètres. Un vélo spéciale en carbone, un baudrier mis au chien ainsi que une laisse étant relié au guidon, ce fut fascinant de les voir, chiens et homme formant une équipe soudée. Je les aidais dans les départs, à tenir le vélo droit mais fus étonné qu’il fasse le parcours seulement une fois chacun.

« Les chiens doivent comprendre qu’ils doivent donner toute leur énergie sur une seule fois ; Si jamais on le ferais plusieurs fois ils croiraient qu’ils peuvent se permettre d’économiser leurs forces et être donc moins rapide »

Je m’essayais aussi aux fabuleuses sensations du cannicross, consistant à courir en se faisant tirer par un chien par une laisse relié au bassin. Quelle formidable impression de puissance cela conférait !

Et la journée ne faisait que commencer ! On partis ensuite chez la famille de Raymond où vivait sa mère Ruta, une femme énergétique de quatre-vingt ans faisant des courses de dix kilomètres en roller, directrice d’une agence immobilière ainsi que amatrice de ski à haut niveau, son père Aleksandrs où du même âge que sa femme Ruta était un inventeur possédant un fantastique atelier ainsi que un sens de l’humour vraiment génial, et sa sœur Inga charmante monitrice de sports d’hiver et dirigeante d’un centre de vacance de ski pour enfants.

Et c’était repartis pour un mémorable moment de cuisine où les fourneaux et poêles crachaient tartes, pizzas et gâteaux, le « french chef » que j’étais au commande de tous se beau monde. Comme chacun parlait anglais l’échange fut vraiment intense et nous passons la soirée à faire des jeux, ripailler discuter. Une simplicité et une joie sans pareille semblait émaner de cette famille… Il était vraiment magnifique de les voir tous réunis, en étant naturel et vrai aux yeux de chacun. Quelques heures plus tard j’avais l’impression qu’il ne me restait plus qu’à épouser Elizabeth pour faire partie de leur famille !

Sur mon carnet de voyage je marquais ce soir-là vers une heure du matin : « Je ne sais absolument pas quand est ce que je vais partir… Le plus vite j’espère car si n’est pas maintenant cela sera pour toujours »

Escapade dans les campagnes avec les chiens le lendemain pour la dernière réunion de lanceurs de frisbee de l’année dont Linda et Raymond faisait partie.

Chacune des trente personnes présente avait amené de quoi faire un grand banquet ainsi que leur chiens respectif. Ca aboyait, ça courais, ça sautait, tout ce monde-là étaient des passionnés du meilleur ami de l’homme. On m’attribua un chien et je découvris les joies du lancer de frisbee ; Un peu maladroit au début on m’apprit diverses techniques qui améliorèrent très vite mon lancer. Je reçus même un diplôme officiel !

En fin d’après-midi nous rentrons tranquillement puis en regardant sur internet quelques nouvelles du monde extérieur j’eu une surprise dépassant toute mes attentes possibles et inimaginables :

Depuis plusieurs années je suis l’avancée de plusieurs autre marcheurs autour du monde ; Et oui il y en beaucoup de personnes ayant choisi la marche comme mode de vie, encore plus que ce que l’on pourrait imaginer. Une des principales s’appelait Pieds libres ou encore Caroline ; A trente ans elle avait décidé de partir du Jura pour faire un tour du monde à pied sur une période théorique de dix ans, ce qui représentait un total de kilomètres avoisinant les soixante-dix mille ! Cela faisait déjà plus de trois ans qu’elle marchait à travers le monde et il se trouve qu’elle rentrait en France pour l’hiver et passait justement à Riga pour quelques jours dès la semaine prochaine. Et j’étais justement ici !

Je lui envoyais un message d’une éventuelle rencontre puis partis me coucher en songeant à une très célèbre phrase de l’Alchimiste de Paulo Coelho : « Quand tu veux quelque chose, tout l’univers conspire à te permettre de réaliser ton désir ».

J’avais une réponse de sa part le lendemain qui me disait que ça serais avec plaisir qu’elle me rencontrerait…

Au petit déjeuner je demandais à « ma nouvelle famille » si il serais possible de rester une semaine encore avec eux.

« Tu peux si tu veux un mois ! »

Durant les quatre jours suivant je vécu sur des îles de joies dans un océan de bonheur, à vivre des heures douces et sans prix, des moments uniques de bien être avec ces fabuleuses personnes. J’écrivais beaucoup, l’inspiration étant partout autour de moi je n’avais qu’à faire de simples copier-coller de mon cœur à l’ordi.

Je cuisinais de bons pti plat français, tronçonnais quelques heures par jour une grosse pile de bois entreposée dans la cour, m’occupais des chiens et assistais à leurs entrainements, me baladais en ville, fêtais halloween avec eux…

C’est à l’occasion d’un film regardé avec eux que je fis la connaissance du système mis en place pour les doublages des voix : C’était simplement une traduction orale d’un ton neutre et très rapide étant ajouté « par-dessus » les voix originelles. Le résultat était que l’on entendait faiblement les voix anglaise, les « doublages de fortune » jurant horriblement avec le reste et il était vraiment très dur d’arriver à s’imprégner du film ; Je suppose que la plupart des pays baltes et de l’Est possède ce système mais ils semblèrent être tout à fait habituer à cela et furent étonné de ma surprise.

A la veille du grand championnat, Linda arriva près de moi toute souriante :

« Jérôme on a une surprise pour toi ! J’ai parlé avec l’organisateur de la course et il est d’accord pour que tu cour dans l’épreuve cannicross en représentant la France ! »

Waooo j’en croyais à peine mes yeux… C’était tellement beau ces enchainements de surprises, tout arrive, tous se lie…

Ce soir-là, en fabriquant ma « bannière » je rencontrais des amis à Raymond venus lui rendre visite avec un bébé husky. Quelle puissance et quelle grâce à seulement quatre mois…

« En hiver, lorsque qu’il faut dormir dehors les huskys ont une technique bien particulière : Ils creusent un trou dans la neige puis s’enterrent à l’intérieur, ils sont une des seule race de chiens pouvant dormir sous la neige car leur pelage est adapté à ne pas faire fondre celle-ci »

Quelques heures de sommeil plus tard et c’était le branle-bas de combat pour tout le monde ! Pti déj, chargement des vélos, check list de tout le matériel, recommandations, embarquement des chiens et on était partis à l’aurore.

En arrivant sur place des centaines de participants de Pologne, Lituanie, Russie, Estonie, Lettonie étaient présent (Et un de France hehehe !) ; Des chapiteaux étaient montés, un véritable concert d’aboiements résonnaient de partout de la part de tous les chiens présent et surexcités de ce rassemblement , la télévision interviewais et filmais, les haut-parleurs annonçaient les prochains départs.

J’aidais donc à préparer notre camp de base, je m’inscrivais puis Linda vint me voir : « Jérôme viens vite il faut que tu choisisses ton chien »

Elle me mena chez des amis à elle possédant un magnifique attelage de huskys ; On me fit choisir parmi toute ces magnifiques bêtes et mon regard croisa un solitaire aux yeux profond :

« Il s’appelle Master, il est très fort mais c’est un «wheel dog » c’est-à-dire qu’il se contente de suivre les autres donc il se peut qu’il se trouve un peu déconcerté lorsque il devra te tirer ; C’est très rare de choisir un chien juste avant le départ aussi je te conseille de passer beaucoup de temps avec lui avant ta course, parle lui, promène le, essaye de créer un contact »

Je suivis ces conseils et m’échauffais en courant à ces côtés en lui racontant quelques histoires drôles.

Raymond, décontracté et super classe dans sa tenue passa en premier avec son fidèle James ; Manque de peau il rata son départ mais fit quand même un très bon temps ; Elisabeth en deuxième, toute anxieuse mais déterminé, sembla aussi bien réussir.

Et on appela enfin mon nom ! 3, 2 1 c’est partis ! Bon ce ne fus pas le départ dont j’avais espéré, Master, croyant simplement partir pour une petite promenade se contentais de juste courir à mes côtés sans la moindre considération à mon égard malgré les « GOGOGOGO » ( fonce), les Jiii (va à droite), et les RHOO (va à gauche). En fait le seul moment où ce chien voulais bien me tirer était lorsque un autre concurrent me dépassait, je gagnais alors cinq cent mètres de motivation de sa part puis c’était ensuite repartis pour le mode promenade du dimanche.

J’avais beau être un bon marcheur je réalisais que la course utilisait d’autre muscles, une autre façon de souffler et pour être honnête j’en ai vraiment chier ! Mais je tins bon et atteint la ligne d’arrivée tout crevé et heureux de cette nouvelle expérience; Une voix en anglais retentit du haut-parleur :

« And this is Jérôme from France, after walking across europe by foot, doing frisbee and now cannicross ! Multi sports man ! »

Je retrouvais tout le monde autour d’une soupe chaude puis comme le championnat se déroulait encore sur la journée de demain nous nous rendons tous à la « Musher party », un grand rassemblement autour d’un banquet avec tous les participants et passionnés de chiens.

Bien fatigué et assez concentré sur l’impressionnant buffet de douces saveurs je rencontrais plusieurs personnes qui enrichirent mes connaissances sur les chiens de traineaux.

A peine six heures de sommeil et nous retournons pour la dernière journée. Mon deuxième départ fut donné, Master n’en fis qu’à sa tête bien sûr, s’arrêtant même pour mouiller le bosquet de temps en temps, mais j’étais dans une meilleure forme avec un souffle bien plus régulier.

Après la course, en attendant les derniers compétiteurs, je fis une grosse sieste dans la voiture en compagnie de nos quatre chiens… Il y a des moments comme cela on l’on croit que la terre s’arrête de tourner à telle point que notre corps et esprit sont en équilibre.

La cérémonie de remise des prix arriva, Chaque personne appelée montait sur le podium pour recevoir coupes, médailles et applaudissements ; Raymond fut deuxième, Elisabeth quatrième et moi….. Avant dernier !

La course ayant été filmé et ayant été retranscrit en direct sur internet, j’avais donné à quelques amis le site et les organisateurs furent étonnée puis remercièrent la France pour les quelques audiences reçus.

Je partais le lendemain…Nous passons cette dernière soirée chez la famille de Raymond ; Ils m’offrirent de beaux cadeaux je les remerciais plus que du fond du cœur… Les derniers moments sont souvent les plus puissants car on sait qu’ils vont bientôt disparaître de notre présent et on en savoure chaque petite parcelle. En plein milieu du repas je regardais attentivement chaque visage de ces personnes, de cette famille ; J’avais l’impression d’en avoir fait partis dans un bref moment de leurs vies, j’avais partagé avec eux des moments simples, intenses et très profonds ; C’était le genre de rencontre qui ne vous laisse pas indemne, c’était le genre de rencontre dont vous attendez sa venue sans le savoir toute votre vie, c’est quelque chose que tout l’or du monde ne saurait en acheter rien que un infime pourcentage, ce sont des moments que vous vivez en pleine conscience que ce sont des présents dont la vie à eu la bonté de vous offrir ; Vous ne pouvez que vous résoudre à en apprécier chaque seconde car en gâcher rien que une seule consisterais la plus grande des offenses envers vous-même ; Vous ne savez pas pourquoi et comment, mais vous le ressentez et c’est tout…

Le nomadisme offre à celui qui le vit un cadeau sans prix : L’acceptation de l’éphémérité de chaque chose ; Cette simple acceptation amène à celui qui la comprend à une soudaine réalisation que la vie est à la manière d’une étoile filante : Elle file, apparait brièvement, et sans retourne définitivement ; C’est marrant mais je crois que ceci assimilé, les moments sans sens, sans apprentissage, sans ressenti, tous s’en vont remplacer par l’unique et simple pensée : « Ne perdons pas notre temps bordel ! »

Je rangeais ma chambre le lendemain matin, j’avais cette impression de fin de camp scout annonçant la fin et le début d’un nouveau chapitre.

A la manière russe comme toujours je me donnais une minute de silence afin de ressentir une dernière fois la magie des lieux.

Je fis ensuite mes adieux aux quatre chiens, aux deux tortues, puis à Linda, Elisabeth, Lucas, et Raymond qui m’accompagna à la porte. Un dernier regard en arrière puis je partis sans me retourner.

Des portes qui s’ouvrent puis se ferment, des lumières qui s’allument et s’éteignent, des cœurs qui fusionnent pour se serrer ensuite, des larmes qui ruissellent, des chemins qui défilent, ce voyage est une marche à travers des mondes d’émotions.

J’avais rendez-vous vers les onze heure à la gare où Caroline devait arriver. J’attendis, le bus aurait apparemment beaucoup de retard. Assis sur un banc en train d’écrire tranquillement, je sentis soudain une silhouette me dépasser, une petite silhouette portant un sac à dos orange plus gros qu’elle, un sac à dos que j’avais déjà aperçu en photos et en vidéos.

« Caroline ? »

La silhouette se retourna et j’aperçus ce visage déjà tant vu sur écran.

–  Hee Jérôme désolé du retard mais les douanes nous ont bloqué à la frontière pendant assez longtemps et avec ces derniers jours je crois que c’est à peine si j’ai pu dormir quelques heures ! »

Mais laissez-moi avant toute chose vous résumer en un court paragraphe les quelques dernières années de cette marcheuse :

Partie de France le premier juin 2011 avec plusieurs compagnons de marche rencontrés sur internet, ils commencèrent leur périple à travers la suisse puis en longeant la côte adriatique jusqu’au Monténégro ou après neuf mois de marche ensemble et plusieurs abandons de la part des compagnons, un autre marcheur rencontré sur place rejoignit Caroline et Sandrine, désormais seule équipe restante ; Il s’appelait Cédrick c’était un français ayant comme projet de rejoindre la Mongolie à pied ; Et cela tombais bien car elles s’y rendaient justement ; C’est donc à trois qu’il marchèrent ensemble un mois avant que Sandrine décide de continuer sa route seule vers d’autres horizons. Restèrent donc Caroline et Cédrick ; Ils traversèrent la Serbie, la Bulgarie, la Grèce, la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Iran, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan jusque enfin au Kazakhstan ; D’autres compagnons se joignirent à eux de temps en temps, ils vécurent des aventures fantastiques, firent des rencontres bouleversantes, traversèrent des montagnes, dormirent sous tentes et chez les gens, affrontèrent l’hiver, vécurent des expériences tout aussi variées les unes que les autres, eurent des surprises dépassant leurs entendements.

Passionnée de photos et vidéos elle partageait ces récits de voyage à travers de très beaux montages vidéos qu’elle postait environ tous les mois sur son site internet (piedslibres.com).

En octobre 2013 après plus de douze mille kilomètres marchés et vingt neuf mois de voyage ils s’arrêtent à mi-chemin du  Kazakhstan où Caroline décida alors de rentrer quelques mois en France ; Pendant l’hiver passé auprès de sa famille et amis elle prépara ces prochaines destinations et repartis en mai 2014 au Kazakhstan, là où elle s’était arrêté. Etant accompagné cette fois ci de Mathieu et Nicolas, elle traversa une partie de la Chine, la Mongolie puis atteint la Sibérie où les distances phénoménales et la courte durée de son visa l’obligea à continuer en vélo. Ces deux compagnons étant repartis elle fut rejoint à Kiakhta par Damien ; Ils mirent tous les deux pas moins de trois mois afin de couvrir les quelques cinq mille kilomètres qui la séparais de Magadan; Dans ces steppes sans fin, parfois plusieurs centaines de kilomètres entre deux villages, elle connut « l’automne » sibérien : Des températures allant de moins dix degrés jusqu’à moins trente cinq, des routes de neige dont il fallait se concentrer à chaque moment afin de ne pas se retrouver les deux roues en l’air, des taïgas russe couverte de leur épais manteaux blanc, de belles rencontres avec la population qui les invitèrent presque chaque nuit à l’abri du froid.

Sa prochaine étape était de rejoindre l’Alaska; Pour ceci elle avait initialement prévue une expédition en ski et traineau mais ce projet fut abandonné et elle décida donc de revenir en France pour quelques mois, cela en se rendant en bus par plusieurs capitales d’Europe dont Riga où j’étais actuellement.

Elle avait deux phrases qu’elle aimait dire et ces dernières représentaient bien son état d’esprit :

« Profite de la vie avant qu’elle ne profite de toi » et « Il n’y a jamais de hasard dans la vie »

Cette rencontre avec elle me prouve la certaine vérité de cette dernière citation…

Ces évènements aléatoires qui s’assemblent forment quelque chose d’unique ; Un mathématicien en définirais un algorithme, un scientifique citerais la probabilité des évènements, un sceptique accuserait la chance, un religieux métrais cela sous la bienfaisance de son dieu, moi je préfère recevoir et accepter ceci comme un cadeau n’ayant pas forcément d’envoyeur si ne n’est la belle combinaison de la croyance en la vie et en soi-même.

Nous partons ensuite nous asseoir dans un petit parc où les sujets de conversation ne manquaient pas.

Au fil des minutes passées avec elle je me rendais compte que bien que notre mode de vie était le même, nous fonctionnions totalement différemment :

Je voyageait seul, elle avait un constant besoin de partager le bonheur avec un compagnon ; Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige je marchais par tous les temps, elle ne marchait que très rarement sous les mauvaises conditions ; J’écrivais quotidiennement, elle le faisait environ une fois par semaine ; J’aimais par moment « abattre » du kilomètres, elle ne marchait que pour le plaisir, ne le faisant jamais « pour marcher »; Je prenais mon temps pour chaque chose en essayant toujours de garder mon esprit libre de toutes préoccupations, elle semblait avoir toujours quelque chose à faire ou quelqu’un à rencontrer ; Je prévoyais mes itinéraires qu’au minimum syndicale, elle les traçait sur un logiciel qu’elle transférais ensuite sur son GPS; Je voyageais à pied en m’imposant cette discipline de tout faire « en marchant », elle se l’était imposé pendant deux ans et acceptait dorénavant d’autre moyens de transport tel que le canoé, le vélo ou l’autostop; Il m’était arrivé de partir lorsque j’étais avec mon compagnon pour plus de dix jours sans ravitaillement, elle ne portait jamais plus de quelques jours de nourriture; J’aimais par moment me mettre en mode automatique sur un chemin ou une route en écoutant la musique, elle ne possédait aucun mp3 et ne pouvait se résoudre à lâcher l’intention du moment présent tant celui-ci était important pour elle; J’aimais lire ou me regarder un pti film de temps en temps le soir sous ma tente, elle ne lisait que très rarement et n’utilisait jamais « d’informatique » le soir; Je m’étais remis ces derniers temps à demander l’hospitalité de temps en temps, elle s’était mis un point d’honneur à ne jamais demander à dormir chez la personne préférant l’interroger sur un potentiel endroit où dormir car pour elle « il y a des personnes qui ne savent pas dire non »;  Des quatre fabuleux compagnons de marche que j’ai pu avoir ces deux dernières années, tous je les eus d’abord en ami ou rencontré sur la route, elle ne les a rencontré que sur internet à la suite de la popularité de son site internet et mise à part quelques-uns, n’a pas forcément eu de bonne expériences là-dessus; J’étais une vrai bourrique portant un imposant sac à dos, elle était arrivé au fil du temps à se séparer de pas mal de matériel et restait assez légère.

Mais nous avions aussi de merveilleux points en commun : On aimait rester des heures à contempler un feu, on aimait vivre en pleine nature, on observait un sens à chaque moment, on voyait la beauté dans l’ombre, le possible dans l’inaccessible, le rayon de soleil dans le néant, on croyait à l’incroyable, aux signes de la vie, à l’énergie de toute chose… On avait été moulé dans le même moule : Celui de l’inconnu de tous instant.

On partis ensuite dans un café pour se réchauffer et comme je n’avais aucun plan pour dormir le soir elle m’informa qu’elle avait trouvé un couchsurfing et m’invita à se joindre avec eux.

Nous nous partagions nos conseils, nos expériences de voyage, nos rencontres, nous étions à la manière de deux cuisiniers s’échangeant de belles recettes de bonheur.

Elle parlait beaucoup, voir même énormément, mais c’était agréable car elle avait toujours quelque chose à raconter, toujours une anecdote improbable à relater… Elle avait ce regard de ce genre de personnes qui ont « vus », qui ont « ressenti », qui ont vécu expériences sur expériences ; Elle dégageait une formidable énergie propre à ce genre de personne, une énergie de confiance, d’envie de communiquer avec elle, d’amour de la vie.

Elle restait en contact et avait une certaine vue d’ensemble sur tous les autres marcheurs autour du monde et me donna de leurs nouvelles de ceux que je connaissais déjà et suivais depuis plusieurs années ; C’était un peu comme une mère me racontant les dernières aventures des autres membres de la famille.

Thierry, du duo de toutenmarchant avait arrêté son tour du monde après six ans et demi du marche, Sylvain un autre Français partit lui aussi pour un tour du globe à pied avait trouvé l’âme sœur au chili, Alexandre et Sonia de Africa trek partaient prochainement à Madagascar pour une traversée en charrette et ânes avec leurs enfants…

La plupart des gens que je rencontre paraissent impressionnés de mon voyage, ont des difficultés à me croire, voient cela comme incroyable et très courageux… Cela me faisait tellement plaisir de rencontrer quelqu’un dont le projet était bien plus important que le mien, de pouvoir parler de nos aventures comme deux collègues se racontant leur dernières semaines de travail… Les distances marchés et la rudesse de ce mode de vie sont simplement une vie avec ces bons et mauvais côtés, que toute personne est capable de vivre et d’en prendre l’habitude .

Nous rejoignons quelques heures plus tard Malvine, une jeune étudiante lettone qui nous conduisit dans sa collocation.

« Alors si j’ai bien compris toi tu fais le tour de l’Europe à pied et toi le tour du monde à pied et à vélo ? » dis elle éberluée et en ne comprenant absolument pas comment nous avions pu nous rencontrer et encore moins venir jusqu’à elle.

J’ai l’impression que l’image de la France restera à jamais pour cette fille comme les français étant tous de « crazy frenchy ».

C’était marrant cette soirée avec Caroline car on était tous les deux comme on pourrait dire « professionnelle » de la rencontre, on connaissais les petits trucs qui plaisaient, ceux à éviter.

Le rêve de Malvine était de se rendre en Mongolie, et Caroline ayant passé plus de deux mois là-bas pu lui être d’une belle aide.

On dormis tous tassés dans sa minuscule chambre ; Dans ce petit appartement où quatre filles s’y trouvaient je me retrouvais tel un coq lâché dans un poulailler : Heureux mais impressionné !

On partis le lendemain pour une visite de la ville et ces secrets. Des cathédrales, aux étroites et belles ruelles, du monument de la liberté aux magnifiques parc de long de la Daugava, la rivière traversant la ville ; Nous atteignons en fin d’après-midi les très célèbres marchés de Riga, construis dans d’immenses anciens hangars utilisés pendant la guerre au stockage des avions Zeppelin.

A l’extérieur et à l’intérieur c’était d’interminables stands, boutiques ouvertes et étalages de saveurs qui se présentaient à chaque mètre carré. Cela grouillait de locaux, de touristes, de fermiers des alentours venus vendre leur produits ; Les senteurs et parfums au fur et à mesure que l’on marchait sautaient aux narines et constituaient un voyage à eux tout seul : Poissons, viandes, pains et pâtisseries, légumes, fruits de toutes sortes, épices du monde, je pense qu’il m’aurait été possible de faire mes courses les yeux fermés.

Caroline, qui sortait tout juste de trois mois en Sibérie sans ayant vu la couleur d’une orange ou d’une poire, semblait être au paradis et ensemble nous passons une heure à faire nos petits achats comme deux gamins se retrouvant dans un magasin de bonbons, cela devant le regard ébahis de Malvine ne s’attendant pas à ce que de simples marchés produisent autant d’effet sur les deux petits français que nous étions.

Nous rentrons tranquillement puis j’eu l’incommensurable honneur de me faire couper les cheveux par Caroline. On se mis ensuite aux fourneaux : Pâtes carbonara, tarte à l’oignons et gâteaux aux fruits ; Le repas fut très sympas, Malvine ayant invité sa sœur jumelle à diner.

On finis cette soirée sur une séance relaxation en massages tout en continuant à discuter :

Elle me révéla que sa notoriété sur internet étant très grande, elle recevait parfois des messages plutôt difficile à répondre.

« Si il y a une chose qui m’énerve vraiment ce sont les personnes me disant que j’ai « trop de la chance » ; Lorsque je leur dit que rien ne les empêche de partir eux aussi vivre leurs rêves ils me rétorquent la plupart du temps :

« Mais j’ai un travail… »

– Et bien quitte le !

« Mais j’ai eu une maison et une voiture…»

– Et bien vend les !

« Mais c’est impossible de mettre de l’argent de côté… »

– Et bien vend ton Ipad, diminue ton forfait téléphone, utilise ton vélo, ne va plus aux bars et arrête d’acheter tout et n’importe quoi sans arrêt !

« Mais j’ai une famille et des amis…»

– Et bien pense à toi et dit leur que tu reviendras un jour !

Elle continua : «  Non mais sans blague on pourraient leur dire et leur montrer toutes les solutions possibles et leur mettre juste sous leur yeux, ils se borneront toujours à trouver continuellement des excuses ! C’est simple, dans la vie on a le choix entre d’être heureux ou malheureux, j’ai fait mon choix depuis longtemps »

Caroline ayant maintenant trente-quatre ans, me confia qu’elle ressentait par moment l’insatiable ressenti maternel lui soufflant gentiment à l’oreille que le temps de devenir mère était venu et que chaque nouvelle année était une de plus parcourue qu’il ne serait plus possible de rattraper un jour.

« Je me vois bien un jour trouver un homme à l’étranger, voir même plus tard continuer à voyager avec mes enfants puis vivre dans une maison que j’aurais construit par moi-même ».

Le lendemain matin on partis de chez Malvine puis allons patienter dans un minuscule café tenu par un grand père russe dont nous étions probablement les premiers clients de ces derniers jours.

Nos chemins allaient se séparer dans quelques heures, j’allais reprendre la marche en direction de la Lituanie et elle se rendre dans un autre couchsurfing pour quelque jours avant de lentement revenir en France en passant par la Pologne et le Danemark en bus.

J’étais heureux d’avoir rencontré cette femme, j’espère lui avoir apporté autant qu’elle l’a fait pour moi… Elle ne m’a pas forcément impressionné, nous vivions le même mode de vie, nous savions tous les deux que la persévérance et la passion brisaient tous les murs de chaque barrières que l’on pourrait penser être indestructibles ; En fait je crois avoir été plus renversé par cette impensable surprise de l’avoir croisé sur mon chemin…

Mais cette femme m’a apparu fascinante d’en sa manière d’être, d’en sa manière de voir le monde, de croire en elle-même autant qu’à la vie ; Courageuse elle l’était mais pas pour ce projet de tour du monde, non elle l’était pour quelque chose de bien plus puissant : Celui d’avoir écouté son cœur et de l’avoir suivis jusqu’au bout, celui d’avoir laissé entrer en elle une révolution totale de son être par ce premier pas qu’elle a osé faire.

C’était beau ces enchainements de ces dernières semaines, la fluidité de cet engrenage d’ébahissements et surprises me donnaient l’impression que tout cela avait été planifié depuis la nuit des temps, que quelqu’un avait simplement appuyé sur le bouton « lancé de l’application »… Ou alors que je ne suis simplement qu’un pauvre bougre ayant eu de la chance…

J’aperçu au ralenti le bus numéro quarante-six de dix heure cinquante-sept au bout de la rue… Le gong de la solitude retentissait de son puissant compte à rebours.

Elle monta à l’intérieur, le moteur démarra et je me retrouvais comme un con tout seul sur le trottoir.

J’étais à la manière d’un jeune puceau se retrouvant pour la première fois devant une femme nue : Excité et pétrifié.

Je me prenait en pleine gueule dans la seconde qui suivait les adieux de ces fabuleuses rencontres que j’avais pu faire dans cette ville ; Une vague indomptable reprenait ces droits et repères en moi, une vague qui se laissait docilement apprivoisé si on lui donnait temps et amour ;

La reprise de la solitude c’est comme une rupture amoureuse : Cela dépend de la durée et de l’intensité.

Mais trêve de métaphores bidons et d’apitoiement de son sort ! Je quittais la ville à l’aveuglette, me dirigeant à la boussole ; Je trouvais à ma grande surprise mon chemin puis fonçais tête baissé me réfugier dans les douces campagnes environnantes.

La marche était une libération, les muscles reprenaient leur vieilles habitudes, le dos renouait avec mon sac et mon bâton battait de nouveau le métronome de mes pas.

Je campais dans la forêt presque intimidé de devoir faire de nouveau un feu. J’étais fatigué de tous ces jours à ne dormir que quelques heures par nuit tellement les pensées me tenaient éveillés ; Je fis une nuit de treize heures d’une traite.

Le lendemain je marchais d’un bon pas à travers de profondes forêts où les fermes se trouvaient espacés tous les cinq kilomètres ; Je passais d’un extrême à l’autre, de l’intensité de rencontres à un face à face avec la nature et moi-même. J’estimais la période de blaze à cinq jours. Comme toujours tout est une question d’acceptation.

La nuit tombait maintenant vers les dix-sept heure et c’est à l’occasion d’une veillée près d’un grand feu que je me décidais à mettre en pratique une trouvaille que Caroline m’avait appris :  La pizza du nomade !

La recette : De la farine, de l’eau, et n’importe quel ingrédient qui vous tombe sur la main.

On commence par mélanger farine et eau pour faire la pâte puis après l’avoir étalé comme on pouvait avec les moyens du bord on la pose délicatement (brutalement marche aussi) sur un lit de braises chaudes. Cinq minutes sur la première face, on retourne, on gratte les parties un peu trop grillées puis on ajoute les divers garnitures telle que chocolat, miel, tomates, jambon, fromage, oignons, fruits en dés….

L’idéal est de réaliser une pizza en forme de chausson, cela étant plus facile à manier sur les braises.

Et dans la même idée il est aussi tout à fait possible de faire son propre pain en laissant libre cours à son imagination au niveau de l’assaisonnements.

Je passais donc cette soirée à divers essais culinaire dont le meilleur fut sans doute le chausson au chocolat et kaki (un fruit).

De la pluie en guise de réveil au matin et la matinée fut morose dans ces ternes paysages détrempés. J’arrivais à un petit village où je pu me ravitailler. Un petit pépé me tint compagnie sous un abri de bus, il m’offrit un carré de chocolat qui sut me redonner le sourire.

Une bifurcation s’offrit à moi, d’un côté une belle route dont je savais très bien où elle menait, d’un autre un chemin de gravier gadoueux dont ma carte ignorait totalement sa finalité.

Je n’avais encore vu aucun oiseaux de la journée et au moment même où je réfléchissais quelle voie prendre, une volée d’hirondelles surgit de nulle part en prenant la direction de ce petit sentier… Et un choix de moins à faire !

Quelques kilomètres plus loin un fermier rencontré me fit comprendre que le chemin continuait mais que la boue et la forêt étaient de partout et que ça serait assez dur de continuer. Têtu comme un âne je fis confiance à mes petites hirondelles et continua tout droit.

J’étais trempé, le chemin était envahi par les branches et l’eau mais ça passait.

En fait tout était conforme aux dires du paysan ; Mais ce dernier avait oublié de me dire que l’envol de plusieurs canards à mon approche allait m’esquisser un sourire ou encore que trois lièvres traversant le chemin de leur fougueuse course doubleraient pour quelques secondes mes pulsations cardiaque.

J’arrivais à la tombée de la nuit et rien ne se présentait, je continuais un peu puis déboucha sur une route campagnarde semblant être à peu près indiquée sur ma carte. Une lueur de maison me fit venir à elle et un grand père à qui je lui demandait un bout de sa grange me fis mime d’attendre. Il revint cinq minutes plus tard bottes et blouson sur lui. A travers la pluie on marcha quelques minutes, sans parler, je le suivais juste. On arriva ensuite à un autre ensemble de maisons qu’il semblait connaître. Une mère et sa fille arrivèrent et je crois que à partir de cette instant je n’ai plus trop compris ce qui m’arrivait jusqu’au lendemain matin :

Personne ne parlait anglais et ils utilisèrent une technique que j’allais retrouver à plusieurs reprise dans la suite :

Ils appelèrent une amie à eux au téléphone qui servit de traducteur anglais – letton !

La conversation s’éternisait, leur copine m’informa d’abord que l’on pouvait me conduire à un village à côté mais comme je leur redisait pour la énième fois que je voyageais à pied ils repartirent dans une longue discussion entre eux dont l’effet ressenti par le spectateur que j’étais était plutôt marrant.

Finalement ils me menèrent dans une belle annexe servant d’entrepôt pour les légumes et fruits ainsi que de sauna.

J’étais soudain aux petits soins, on m’aménagea un coin pour dormir, on m’alluma un feu pour chauffer le sauna, on m’apporta thé et tartines de fromages – jambon, bref je n’étais pas à plaindre lorsque l’on voyait l’averse de pluie ayant doublé dehors.

Ils me laissèrent seul et je fis donc ma petite vie, à faire de la musique, écrire, trier quelques photos, me laver, faire une lessive du caleçon et des chaussettes.

Deux heures plus tard la porte du fond s’ouvrit brusquement :

« POLICIJA ! »

Quatre gros balourd en uniforme débarquèrent d’un coup et d’un air assez autoritaire me demandèrent dans un anglais très pauvre de me montrer mon passeport et de leur dire la raison de ma présence en Lettonie.

Sous leurs regards méfiant et étonné je leur expliquais donc mon projet, mon style de vie nomade…

Ils examinèrent presque chaque pages de mon carnet de voyage ouvert sur la table et les petits dessins que je faisais à l’intérieur les fis bien rire.

« What is it for ?!! » ( A quoi ça sert cela) – demanda le plus gros en pointant mon harmonica, croyant surement à un chargeur de pistolet.

Je leur montrais que c’était simplement un instrument de musique totalement inoffensif.

« Come on play !» (Vas y joue !)

Situation totalement surréaliste où ces quatre policiers ont commencé à danser sous des aires qu’ils semblaient reconnaître.

Ils partirent trente minutes plus tard en me souhaitant bonne chance.

Le feu commençant à faire de bonne braises et comme il me restait encore un peu de farine je décidais de l’utiliser pour me faire une bonne pizza jambon fromage tomate. Erreur de débutant je mis trop d’eau et n’ayant plus de farine je me retrouvais en possession d’une grosse boule collante avec l’impossibilité d’en faire quelque chose ; J’arrivais tant bien que mal à la balancer dans le feu et alors que j’étais à moitié recouvert de farine avec les doigts pleins de pates, arrivèrent le mari, sa femme et leur fille qui m’avait accueillis. Ceux-ci, après avoir appelé la police pour me contrôler, arrivaient comme si de rien était, portant un magnifique plateau repas destiné à mon attention. Ils ne semblèrent pas remarquer le remue-ménage de mon infructueux essais de pizzaiolo, déposèrent la nourriture, eurent une petite surprise lorsque en voulant réapprovisionner le feu ils virent mon espèces de pate toute gonflée en plein milieu des braises, puis s’en allèrent.

Je mangeais en silence puis après une petite heure de couture de mon pantalon je me couchais en riant intérieurement de cette soirée ayant été un vrai n’importe quoi !

Le mari arriva le lendemain matin avec un plateau où crêpes, croissants à la myrtille, confiture et café y trônait majestueusement. Lorsque après avoir sonné chez lui pour lui dire au revoir j’eu presque l’impression que je le dérangeais.

Il y a des rencontres par moment où l’on n’arrive pas forcément à comprendre leur réaction ; Je suppose que le mari a pu prendre peur après coup du fait d’avoir laissé un inconnu rentrer chez lui, a appelé la police puis après avoir compris que je n’étais en rien un psychopathe, a pu se sentir gêné et a tenu à se faire pardonner à sa manière…

J’arrivais à Dobele en soirée et campais dans un champ près de quelques maisons. Un chat eu le malheur de venir grimper sur la toile de ma tente pendant que j’étais en train de manger ; Je le fis voltiger et le coursais pendant cinq minutes armé de mon bâton.

La visite du village le lendemain matin fut très agréable, je pu visiter un beau château en ruine sous le soleil ; Et je repartais sur les routes annexes sous le brouillard venant de se lever.

Je m’arrêtais devant un chemin où une indication marquée « Pokaini » s’y trouvait plantée.

Ma carte indiquait ce site comme étant remarquable et je décidais de faire ce petit détour afin d’aller voir.

Un grand parking, des huttes en rondins, un centre d’accueil et d’informations, je me demandais bien où est ce que j’étais tombé lorsque je rencontrais deux étranges femmes dont j’avais abordé pour les interroger sur cet endroit :

« Mais c’est la forêt de Pokaini, un des endroits considéré comme des plus puissant en énergie de toute la planète ! A l’intérieur de cette forêt il se trouve des tas de pierres que des volontaires ont déterré puis les ont replacé à leurs places originelles ; Ces pierres étaient utilisé jadis par des druides et elles possèdent des pouvoirs innées de guérison ; Certaines personnes atteintes de maladies viennent de très loin pour avoir la chance de rentrer en communication avec les esprits des lieux et se faire guérir. Tu verras il ne suffit pas simplement de se promener, il faut y croire en ne s’attendant pas forcément à « voir » quelque chose mais plutôt à le ressentir ».

Elle en avait assez dit pour avoir piqué ma curiosité ! Je photographiais le plan détaillé, pris un peu de documentation puis m’enfonçais dans les bois ; De petits chemins jalonnaient les lieux, des aménagements touristique avaient été construit tel que bancs et pancartes mais ils avaient réussi à conserver une dose sauvage et mystérieuse. Un peu partout se trouvait des tas de pierres blanches de toutes tailles, parfois même encastrés dans les racines des arbres. Le brouillard et une faible pluie augmentaient le charme et l’ambiance de ces lieux et je passais près d’une heure à vadrouiller dans un vrai labyrinthe de sentiers. De belles collines donnaient une vue spectaculaire à l’ensemble mais la nuit étant en train de tomber je me décidais, malgré le fait que ce soit interdit, de camper en plein milieu.

Je trouvais deux litres d’eau dans une mare boueuse, érigea ma tente sur des hauteurs et me fis un feu malgré l’humidité absolu de la forêt. L’eau que j’avais récupéré puait l’œuf pourri et je dus la faire bouillir au moins vingt minutes en y ajoutant même par prudence quelques pastilles de chlore, on est jamais trop prudent.

Il faisait un noir profond, la brume descendait et envahissait chaque mètre carré, les arbres pleuraient leur larmes de pluie sur la toile de mon abri et je m’essayais à une méditation. Une heure après, le seul réel effet et sensation ressenti fut de la part de mon estomac voulant un peu plus que deux cent malheureux grammes de pates au lard.

Sentir l’énergie d’un lieu dépend pour chaque personne je pense, j’arrive souvent à ressentir une certaine puissance d’énergie en nature, mais cela arrive la plupart du temps sans que je m’y attende, lorsque un nombre incroyable d’infimes éléments se combinent tous et formes ce que l’on pourrait appeler la beauté.

A défaut d’une visite d’esprit ou fantôme pour cette nuit je me serais bien contenté d’une belle lettone me rendant visite…

Mais je me réveillais seul et partis après avoir tant bien que mal tenté de « communiquer avec ces pierres » ; Elles ne devaient sans doute pas parler le français ou l’anglais…

Les deux derniers jours en territoire letton furent très agréable, je marchais en silence dans de magnifiques pistes slalomant à travers de petites collines et champs de verdure, je traversais des patelins paumés mais ayant un incontestable charme d’authenticité.

Et enfin j’atteignais Ezere sous une bonne grisaille ; Je dépensais mes derniers euros, me fit la réflexion que je n’étais pas près de les revoir avant la Grèce, squattais une heure la bibliothèque afin de me laver dans les toilettes puis passais la frontière de la Lituanie en me posant l’éternelle question à chaque nouveau chapitre que je m’apprête à vivre, cette question dont je ne veux jamais savoir la réponse mise à part le moment où je le vis :

«Et qu’est que la vie m’a réservé maintenant ? »

 

Jérôme

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Visite de Riga avec Elisabeth

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Les quatre mascottes de la famille

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Mais non va tout droit idiot ! (entrainement bikejoring avec Raymond et Elisabeth)

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Cuisine avec Linda et Elisabeth; French chef aux commandes !

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Réunion des lanceurs de frisbee

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Moi et l’adorable Martins

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Ma chambre pour ces quinze jours passés

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Un peu de tronçonnage

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Tarte et citrouille d’halloween; une pierre deux coups !

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Bébé husky de quatre mois

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Unique représentant de la France pour l’épreuve cannicross

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Plusieurs genres de disciplines avec des chiens dans ce championnat

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Raymond et James à la ligne d’arrivée

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Et moi galérant un peu à cause de mon chien pas très motivé !

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Des participants venant de tous les pays voisins

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Et les vainqueurs

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Rencontre inattendus de Caroline (pieds libres); Une française faisant le tour du monde à pied et en vélo

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Visite de la ville avec Caroline et Malvine

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Séance coupage de cheveux

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A un de ces jours sur les chemins du monde Caroline

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Et c’est la reprise dans les campagnes

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Chemins boueux

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Dîner offert par une famille

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Puis pti dej !

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Des très beaux petits villages

Des très beaux petits villages

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Visite d’un château

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Un peu d’harmonica durant les pauses

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Pierres d’énergie de la forêt de Pokaini

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Le café chauffe

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Faut bien se laver de temps en temps !

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Technique pour les allumes feu naturel : Entaille d’une longue bande d’écorce de bouleau puis découpe en petites bande de 10 cms.

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Entrée en Lituanie, le dernier des pays baltes

4 réflexions au sujet de « Partie 2 : Ces histoires de surprises »

  1. Salut voyageur,
    je viens de découvrir ton site et j’aime beaucoup. La Lettonie, Estonie, et Lituanie je connais et j’en garde un bon souvenir, des gens sympas.
    Je compte repartir pour un long, très long tour et j’aimerais avoir des détails sur ton matos si tu veux bien. Quelle modèle de tente ? quel sac as tu ? son Poids et son contenu ? ça pourra aider certains ! Encore un grand merci de partager tes expériences. Bonne continuation et a +

  2. Salut Alain,
    Pour la tente c’est une rondane light 3 de chez helsport mais si se serait à refaire je m’acheterais se genre de tente tipie : http://www.aventurenordique.com/tipi-eureka-wickiup-4-sul.html (surtout pour moi qui marche avec un baton de 1m80 pouvait être utilisé en guise de mat central).
    Niveau sac à dos c’est le modèle kajka 85 l de chez fjall raven, du lourd (que tu peut allèger de bien 500 grammes en supprimant des parties inutiles), du solide et super confortable. Je pense le garder encore quelques années mais à condition de bien être à l’affut des parties fragiles et de les consolider au fur et à mesure.
    Pour le poids je ne suis pas un exemple ! Je porte en moyenne 23 – 25 kilos (cela dépend de la bouffe, de l’eau, des cartes, et du degré d’humidité de mes affaires^^), c’est lourd mais c’est un choix que j’ai fais. Pour le contenus sa risque d’être un peu long à énumérer mais pour résumé : Une tente, un sac de couchage grand froid (synthétique), un matelas mousse (thermarest !), une tablette ordi (surface rt au top) + disque dure, habits au minimum, trousse toilette, liseuse éléctronique, panneaux solaire (que je vais supprimer je pense), mp3, réchaud à bois (homemade),petite popote en titane, flute et harmonica, pantalon et veste en gore tex, appareil photo (ft5 lumix), trousse pharmacie et réparation, téléphone basique, nombreux carnets, couteaux suisse, chaussures montantes (meindl himalaya) que tu peut faire durer assez longtemps en collant des bouts de pneu à la super glue, semelles absorbantes , lampe frontale, lunette soleil (utilisé deux fois en deux ans^^), bombe anti ours et bad guy (acheté cette semaine!). Le tout compartimenté dans des sacs de compression (sea to summit).
    Mais la constitution d’un sac à dos est vraiment propre à chacun, le « matos parfait » n’existe pas, c’est juste à toi de décider de quoi tu peut te passer ou pas. Pour ma part porter lourd ne me dérange pas et avoir un certains confort niveau solidité et qualité me tient à coeur, surtout lorsque c’est de la marche à l’année.

    Voilà j’espère avoir répondu à tes questions, n’hésite pas si tu en as encore.
    Bon tour !

    Jérôme

  3. Bonjour Jérôme,
    Je ne sais pas si tu suis les commentaires sur ton blog, et si tu liras ce message …
    En tout cas, je suis tombé, par hasard sur une de tes vidéos récente, et depuis je parcours ton blog sur ton « trajet » de tour de l’Europe depuis ton départ de France.
    Je suis ton « trajet » , et depuis 15 jours à suivre tes récits, je suis fin en octobre 2014 où tu es en Lettonie.
    Oh mon dieux, en tant que lecteur anonyme, quel régal de te lire !!!
    C’est un plaisir que je consomme avec modération chaque fin de journée depuis plus d’une semaine. Je te lis et te relis tellement c’est … Je ne sais comment dire le plaisir, la joie, et le bonheur de voir enfin quelqu’un qui va au bout de ses convictions …
    Quelle bouffée d’oxygène !!! que du bonheur, de te suivre …
    Merci, merci, et encore merci !!!!

    Si tu le souhaites, contacte moi par mail à spagho@free.fr, je souhaiterais te proposer quelque chose, mais en privé.
    Tous mes remerciements pour ces bouffées d’oxygène …

    Signé: Dominique, un petit français qui te lis et te suis dans tes péripéties.

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